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C’est l’épilogue de cinq ans de procédure judiciaire. Un juge américain s’est prononcé, vendredi 20 décembre, en faveur de la messagerie WhatsApp, propriété du géant américain Meta, dans un procès l’opposant à la société NSO Group, rapporte l’agence de presse Reuters. L’entreprise israélienne est reconnue coupable d’avoir exploité une faille de sécurité dans l’application de messagerie pour installer Pegasus, un logiciel espion très puissant, capable d’aspirer à l’insu des utilisateurs toutes les données d’un téléphone.

« Nous avons passé cinq ans à plaider notre cause, parce que nous pensons fermement que les entreprises qui commercialisent des logiciels espions ne peuvent prétendre à l’immunité ni échappé à leurs responsabilités, a réagi Will Cathcart, le directeur de WhatsApp, dans un message publié samedi sur le réseau social X. Les sociétés de surveillance doivent savoir que l’espionnage illégal ne sera pas toléré. »

« Enormes implications pour l’industrie »

John Scott-Railton, expert au sein du Citizen Lab (un laboratoire de recherche canadien qui, le premier, a révélé en 2016 l’existence du programme Pegasus), a qualifié le jugement de décision historique avec « d’énormes implications pour l’industrie des logiciels espions ». « L’ensemble du secteur s’est caché derrière l’affirmation selon laquelle, quoi que fassent leurs clients avec leurs outils de piratage, cela ne relève pas de leur responsabilité, a-t-il écrit sur le réseau social X. La décision d’aujourd’hui montre clairement que NSO Group est en fait responsable de la violation de nombreuses lois. » L’entreprise, quant à elle, n’a pas répondu aux sollicitations de Reuters.

Lire aussi l’archive (2019) : WhatsApp dépose une plainte contre l’entreprise israélienne NSO Group, accusée d’espionnage

C’est en 2019 que WhatsApp a décidé de poursuivre la société israélienne, l’accusant d’avoir contribué au piratage, à des fins d’espionnage, d’une centaine d’utilisateurs de WhatsApp. Pour ce faire, NSO aurait accédé aux serveurs de WhatApp sans autorisation. Selon la plainte, cette intrusion a permis la surveillance de 1 400 personnes, dont des journalistes, des militants des droits humains et des dissidents.

Pour sa défense, NSO a fait valoir que Pegasus aide les forces de l’ordre et les agences de renseignement à arrêter les terroristes, les pédophiles et les criminels. A plusieurs reprises au cours de la procédure judiciaire, l’entreprise s’est toutefois vu reconnaître sa responsabilité, jusqu’à une décision de la Cour suprême, en 2023. L’affaire doit désormais être jugée sur la question des dommages que NSO Group devra verser, a déclaré la juge du district américain d’Oakland (Californie), Phyllis Hamilton.

Le Monde avec Reuters

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