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Les forces de l’ordre ont accordé leur concours pour expulser 24 556 ménages de l’habitation qu’ils louaient, en 2024, a annoncé le ministère du logement, lundi 5 mai. Il s’agit d’un nombre inédit, en progression de 29 % par rapport au record établi en 2023 qui s’élevait à 19 023 expulsions forcées, et même de 51,5 % par rapport à l’année 2019.

« Cela signifie qu’environ 50 000 personnes ont été expulsées par la force. Et l’on sait que deux à trois fois plus de personnes partent avant l’intervention des forces de l’ordre, qui est très traumatique », réagit Christophe Robert, délégué général de la Fondation pour le logement des défavorisés (ex-Fondation Abbé-Pierre).

C’est huit fois plus qu’en 1983, et trois fois plus qu’en 2004 et qu’en 2020, année de la crise sanitaire due à la pandémie de Covid-19, où le gouvernement avait prolongé la trêve hivernale, prévue initialement du 1er novembre au 31 mars, jusqu’au 10 juillet.

Lire aussi (2024) | Article réservé à nos abonnés Depuis la loi « antisquat », « les décisions d’expulsions sont devenues plus rapides et plus nombreuses »

« Explosion des expulsions »

Comment expliquer une telle hausse ? Le ministère rappelle, dans son communiqué, que « la crise sanitaire, la flambée des prix de l’énergie et l’inflation ont fragilisé de nombreux foyers ». Selon Christophe Robert, « ces chiffres très préoccupants montrent qu’on n’est plus dans un rattrapage des expulsions qui n’ont pas eu lieu durant la crise sanitaire ». Il pointe deux raisons supplémentaires à cette « explosion des expulsions » : la hausse du prix du logement, devenu le premier poste de dépense des ménages, et les effets de la loi Kasbarian-Bergé de juillet 2023, qui a notamment réduit les possibilités d’obtenir en justice des délais de paiement pour les locataires en situation d’impayés.

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