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Le contexte social et politique aura donné une portée particulière à l’audition du directeur général de l’Office français de la biodiversité (OFB) au Sénat. Mercredi 4 décembre, Olivier Thibault était invité par la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable pour réagir aux conclusions d’une mission d’information ayant évalué le fonctionnement de l’établissement public, quatre ans après sa création.

Mais ces dernières semaines, l’OFB, chargé de faire appliquer le droit de l’environnement, a de nouveau été la cible de certains agriculteurs, mobilisés pour dénoncer leurs conditions de travail. Plus d’une dizaine de locaux ont été murés, vandalisés ou marqués par des dépôts de lisier ou de fumier, et des agents ont été la cible de menaces et d’insultes. L’OFB est « un bouc émissaire » et « le symbole d’un droit compliqué à comprendre et à appliquer », a regretté Olivier Thibault, en soulignant l’inquiétude des quelque 3 000 agents qu’il dirige.

Le comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature, qui réunit des scientifiques et des naturalistes, a dénoncé mercredi, dans un communiqué, des « violences inacceptables » à l’égard des défenseurs de l’environnement et appelé le gouvernement à agir. Outre l’OFB, des bâtiments d’associations telles que France nature environnement et la Ligue pour la protection des oiseaux ont été récemment attaqués par des agriculteurs. Un grand nombre de sénateurs ont également condamné ces actes visant l’OFB.

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« Un déficit de légitimité patent »

L’établissement public est né en 2019, à l’issue de fusions successives, et a parachevé le rapprochement de différents organismes agissant dans le domaine de l’eau, de la nature et de la chasse. Missionnée pour établir un premier bilan de son fonctionnement, la commission du Sénat a dressé le constat d’un établissement « reconnu pour son rôle positif » de protection des milieux et des espèces, mais « souffrant d’un déficit de légitimité patent ». Son rapporteur, le sénateur (Les Républicains) Jean Bacci, a formulé, dans un document présenté le 25 septembre, 29 recommandations, dont le fait de rééquilibrer les missions au profit de la prévention pour « atténuer l’image répressive », de dépénaliser certaines infractions environnementales ou encore d’instaurer un « droit à l’erreur » pour les acteurs de bonne foi.

Devant les sénateurs, Olivier Thibault s’est d’abord attaché à souligner l’importance de la mission de l’OFB. « Nous ne sommes pas juste la police des papillons et des petites fleurs, a-t-il rappelé. L’effondrement de la biodiversité affecte nos modes de vie, ce n’est pas un sujet de militants. S’il n’y a plus de pollinisateurs, il n’y a pas d’autonomie alimentaire. Un captage d’eau potable sur quatre a été fermé depuis les années 1980 à cause des pollutions par les produits phytosanitaires, l’air est de plus en plus pollué. Nous ne sommes pas à la hauteur des enjeux. »

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