Sous les assauts des excavatrices et des orpailleurs, la rivière Offin, l’un des principaux cours d’eau du Ghana, a perdu sa clarté. Autrefois limpide, elle charrie aujourd’hui des eaux jaunâtres, où le reflet du ciel a disparu. Les résidus toxiques de mercure et l’arsenic, issus de l’exploitation aurifère, mêlés aux sédiments brassés par les machines, ont gravement altéré son écosystème.
La dégradation ne se limite pas à la rivière. Les forêts et plantations alentour sont rasées à coups de pelleteuses pour étendre les zones d’extraction. Face à ce désastre écologique, le président ghanéen, John Dramani Mahama, élu en décembre 2024, a érigé la lutte contre l’orpaillage illégal au rang d’« urgence nationale ». Son gouvernement multiplie les opérations très médiatisées contre le galamsey, un mot local dérivé de gather and sell (« récolter et vendre »).
Dans le sud-ouest du pays, là où convergent les régions Occidentale, du Centre et Ashanti, la forêt tropicale cohabitait naguère avec une agriculture vivrière. Aujourd’hui, les fossés creusés à la recherche de paillettes d’or jalonnent le paysage. Leur prolifération suit la hausse continue du prix de l’or depuis le début des années 2000. Considéré comme une valeur refuge pour les investisseurs, ce métal précieux menace le Ghana en raison de la pollution de ses eaux et de la disparition de ses forêts primaires.
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