L’AVIS DU « MONDE » – À VOIR
Sa « Little Italy » à lui, c’est le quartier de La Chapelle, à Paris. C’est l’histoire d’un acteur franco-tamoul, d’origine sri-lankaise, qui en avait assez des rôles d’Indiens ou de migrants au cinéma. Alors il a décidé d’écrire ses propres films et de se tailler des rôles sur mesure. C’est ainsi que Lawrence Valin, né en 1989 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), incarne un flic infiltrant un gang tamoul, à Paris, dans son premier long-métrage, Little Jaffna.
Le titre de ce thriller pop, aussi sérieux que divertissant, fait écho à ce quartier de La Chapelle, dans le nord de la capitale, où vit la communauté tamoule : minoritaires au Sri Lanka, île au sud de l’Inde, les Tamouls sont persécutés par les Cinghalais depuis l’indépendance du pays, en 1948. La guerre civile y fait rage et les Tigres tamouls mènent la lutte armée en vue de créer un Etat indépendant dans le nord et l’est du pays – ce mouvement est classé comme une organisation terroriste par l’Union européenne depuis 2006.
Ces informations sont livrées dans un « carton » au début du film, avant que n’apparaissent en gros plan, tel un puzzle, des morceaux du visage d’un jeune policier, Michael (Lawrence Valin), les traits fins, regard un peu éteint, alors qu’il s’entretient avec sa hiérarchie. Gardien de la paix à Clermont-Ferrand, Michael est envoyé à Paris pour y infiltrer une mafia tamoule, laquelle mène divers trafics (notamment de clandestins) et blanchit de l’argent en vue de financer la lutte des Tigres au Sri Lanka.
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