« La poursuite des menaces extérieures » pourrait amener l’Iran à expulser les inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et entraîner la fin de la coopération, a averti, jeudi 10 avril, un conseiller de l’ayatollah Ali Khamenei, le Guide suprême de la République islamique, à deux jours de négociations avec les Etats-Unis. « Le transfert de matériaux enrichis vers des sites sécurisés pourrait également être envisagé », ajoute Ali Shamkhani sur X.
« La menace d’une telle action est bien sûr incompatible avec les affirmations de l’Iran concernant son programme nucléaire pacifique », a déclaré à la presse la porte-parole du département d’Etat, Tammy Bruce. « De plus, expulser les inspecteurs de l’AIEA serait une escalade et un mauvais calcul de la part de l’Iran », a-t-elle ajouté.
Des discussions sur le programme nucléaire iranien doivent avoir lieu samedi dans le sultanat d’Oman en présence de l’émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, et du ministre des affaires étrangères iranien, Abbas Araghtchi.
« Nous espérons que cela mènera à la paix, a déclaré jeudi le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio. Nous avons été très clairs sur le fait que l’Iran n’aura jamais d’arme nucléaire, je pense que c’est ce qui a conduit à cette réunion (…) et nous avons bon espoir », a-t-il poursuivi en présence du président, Donald Trump, lors d’une réunion du gouvernement.
Aux côtés du premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, partisan d’une ligne très dure, le président américain, Donald Trump, a créé la surprise en annonçant, lundi, que les Etats-Unis étaient en discussion « directes » avec l’Iran, alors que ces deux pays n’ont plus de relations diplomatiques depuis quarante-cinq ans. « S’il faut recourir à la force, nous recourrons à la force », a-t-il toutefois lancé mercredi. « Israël sera bien évidemment très impliqué [dans ce processus], et en sera le chef de file. »
Fenêtre étroite
Le chef de la diplomatie américaine s’est entretenu le même jour avec son homologue français, Jean-Noël Barrot, au sujet du programme nucléaire iranien. « Au vu des récentes annonces concernant l’ouverture de négociations entre les Etats-Unis et l’Iran sur le programme nucléaire iranien, le ministre a rappelé l’engagement de la France et a exprimé son soutien à tout effort diplomatique visant à parvenir à un accord solide et durable », a dit le porte-parole du ministère des affaires étrangères français, Christophe Lemoine.
Interrogé sur le degré de coordination entre Américains et Européens, qui ont, eux, des discussions au format E3 (Allemagne, France, Royaume-Uni) avec l’Iran, le porte-parole du Quai d’Orsay est resté évasif. « Nous sommes en lien étroit avec nos partenaires américains. Nous continuerons à discuter avec eux », a-t-il déclaré, se refusant à dire si les Européens avaient été informés des négociations menées par Washington. « Toute initiative visant à amener l’Iran à l’abandon de son programme nucléaire est bienvenue », a ajouté Christophe Lemoine, jugeant toutefois que la fenêtre est « étroite ».
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Les puissances occidentales soupçonnent depuis des décennies la République islamique de vouloir se doter de l’arme atomique, ce qu’elle nie en assurant que son programme est exclusivement à des fins civiles.