Meilleures Actions
Histoires Web vendredi, avril 18
Bulletin

A la veille de l’ouverture de pourparlers sur son programme nucléaire avec les Etats-Unis dans le sultanat d’Oman, l’Iran a fait, vendredi 11 avril, une ouverture en direction de Washington. « Nous donnons une véritable chance à la diplomatie, en toute bonne foi (…) L’Amérique devrait apprécier cette décision, qui a été prise en dépit de sa rhétorique hostile », a déclaré le porte-parole du ministère des affaires étrangères, Esmaeil Baghaei.

« Nous avons l’intention d’évaluer les intentions et le sérieux de l’autre partie samedi et d’ajuster nos actions en conséquence », a-t-il dit, en assurant que l’Iran aborderait les pourparlers sans « préjugé ». « Loin de se donner en spectacle et de se contenter de parler devant les caméras, Téhéran cherche un accord sérieux et équitable », a déclaré Ali Shamkhani, un conseiller de haut niveau du Guide suprême, Ali Khamenei.

Escalade verbale ces dernières semaines

L’émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, et le ministre des affaires étrangères iranien, Abbas Araghtchi, doivent participer aux discussions dans le sultanat d’Oman. M. Witkoff était en visite vendredi en Russie, un pays allié de l’Iran, après des consultations au niveau des experts qui se sont tenues mardi à Moscou entre la Russie, la Chine et l’Iran. L’Iran est soupçonné depuis des décennies de vouloir se doter de l’arme nucléaire. Téhéran rejette ces allégations et affirme que ses activités dans le nucléaire suivent des finalités civiles.

Un éventuel accord remplacerait celui conclu en 2015 entre l’Iran et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni) et l’Allemagne, accord qui prévoyait la levée de certaines sanctions internationales en échange d’un encadrement du programme nucléaire iranien. Il était devenu caduc après le retrait des Etats-Unis en 2018 du fait de Donald Trump, qui avait rétabli les sanctions américaines.

En représailles, l’Iran a pris ses distances avec le texte et accéléré son programme nucléaire. Il a notamment accru son niveau d’enrichissement de l’uranium jusqu’à 60 %, très au-dessus de la limite de 3,67 % imposée par l’accord de 2015, se rapprochant du seuil de 90 % nécessaire à la fabrication d’une bombe atomique.

Ces pourparlers s’ouvrent après des semaines de guerre des mots entre les deux pays, alors que l’Iran cherche à obtenir une levée des sanctions américaines qui étranglent son économie.
L’Iran a aussi subi ces derniers mois les effets des revers militaires infligés par Israël à ses alliés, le Hamas dans la bande de Gaza et le Hezbollah au Liban. Ces conflits ont été marqués par des attaques militaires réciproques entre Israël et l’Iran, pour la première fois après des années de guerre par procuration.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés L’Iran, affaibli sur la scène régionale, est poussé à des négociations avec les Etats-Unis

Pressions internationales en faveur d’un accord

En mars, Donald Trump avait envoyé une lettre au Guide suprême, l’exhortant à négocier et l’avertissant d’une éventuelle intervention militaire en cas de refus. Après avoir créé la surprise en annonçant lundi ces pourparlers, M. Trump a déclaré mercredi qu’une intervention militaire contre l’Iran était « tout à fait » possible s’ils n’aboutissaient pas.

Le Monde Mémorable

Testez votre culture générale avec la rédaction du « Monde »

Testez votre culture générale avec la rédaction du « Monde »

Découvrir

L’Iran a prévenu jeudi que de telles menaces pourraient entraîner l’expulsion des inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique. Une telle mesure constituerait « une escalade et un mauvais calcul de la part de l’Iran », a réagi Washington. Le chef de l’agence nucléaire iranienne, Mohammad Eslami, a minimisé vendredi l’impact de ces sanctions. « Ils ont exercé une pression maximum avec différentes sanctions, mais ont été incapables d’empêcher le pays d’avancer », a-t-il dit.

Lire aussi | Donald Trump annonce mener des discussions « directes » avec l’Iran sur le nucléaire

« Il n’y a pas d’autre solution que la diplomatie », a souligné la Commission européenne. « Nous prenons note de l’annonce des pourparlers entre les Etats-Unis et l’Iran. Tout développement augmentant les chances d’une issue diplomatique va dans la bonne direction », a poursuivi un porte-parole de l’exécutif européen, Anouar El Anouni.

« Il faut parvenir à un accord qui permette de constater et de vérifier que l’activité nucléaire iranienne se limite exclusivement à des fins pacifiques et (…) il faut une solution diplomatique », a déclaré un porte-parole du ministère des affaires étrangères allemand.

Le Monde avec AFP et Reuters

Réutiliser ce contenu

Share.
© 2025 Mahalsa France. Tous droits réservés.