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Histoires Web dimanche, avril 27
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Pour Valérie Leray, l’histoire commence par un silence. Celui qui, dans sa famille, a longtemps recouvert l’histoire de son grand-père paternel pendant la seconde guerre mondiale. Ce n’est qu’en 2004, une quinzaine d’années après la mort de son aïeul, que cette photographe aujourd’hui âgée de 49 ans apprend qu’il avait été interné au camp de Jargeau (Loiret). Ce site faisait partie de la trentaine de camps où, de 1940 à 1946, des milliers de Tsiganes – ou « nomades » – ont été immobilisés et surveillés.

Intriguée, Valérie Leray commence en 2006 à photographier ce que ces camps sont devenus. La série qu’elle en tire, Place with no name, révèle un contraste saisissant entre passé et présent : sur le site de l’ancien camp de Jargeau se dresse un collège ; à Mulsanne, dans la Sarthe, c’est un golf. « Ces non-lieux ont pratiquement tous gardé le même périmètre, avec une autre fonction », précise-t-elle.

Les vestiges sont rares. Même le plus grand de tous ces camps, à Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire), ne donne plus à voir qu’une poignée de marches en béton, des fondations, les restes d’une cave qui servait de prison. C’est là que doit se tenir, samedi 26 avril, la commémoration annuelle de ce chapitre méconnu de l’histoire de France.

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