Malgré les révélations du Forever Lobbying Project et du Monde au mois de janvier sur les effets dévastateurs des produits chimiques éternels, les PFAS, et sur la campagne d’influence des entreprises qui a permis à ces substances toxiques de rester présentes dans notre alimentation, notre eau, notre sol et notre corps, peu de choses ont changé.
Les responsables européens ont, au contraire, assoupli leur approche visant à réglementer ces produits particulièrement nocifs. Les lobbyistes de l’industrie chimique semblent remporter la bataille visant à affaiblir considérablement l’interdiction proposée à l’échelle européenne de ces substances chimiques persistantes que l’on trouve dans de nombreux produits, des poêles à frire aux climatiseurs. Les preuves présentées par le Forever Lobbying Project étaient convaincantes.
Ce projet journalistique primé aurait dû inciter les responsables européens chargés de l’interdiction des PFAS à reconsidérer leurs contacts avec le lobby industriel et à veiller à ce que l’interdiction promise soit aussi large et complète que possible. Mais, aujourd’hui, l’étendue de l’interdiction proposée sur les produits chimiques éternels semble compromise.
Les preuves s’accumulent concernant les problèmes causés par la pollution par les PFAS, qui semble favoriser le cancer des reins et des testicules, les maladies thyroïdiennes, les lésions hépatiques et les perturbations hormonales. Les jeunes enfants, les femmes enceintes et les personnes âgées sont particulièrement exposés.
Vague de déréglementation
Une nouvelle carte interactive réalisée par Générations futures et Data for Good montre l’étendue de la présence de polluants, notamment les PFAS, dans l’eau potable à travers la France : il a, par exemple, été conseillé aux personnes vulnérables vivant à Saint-Louis (Haut-Rhin) d’éviter de consommer l’eau du robinet en raison des niveaux élevés de contamination par les PFAS, dus à l’utilisation de mousses anti-incendie contenant des produits chimiques persistants à l’aéroport voisin [aéroport international de Bâle-Mulhouse]. L’ancienne ministre Agnès Pannier-Runacher fait elle-même partie des 24 politiciens européens qui ont récemment été testés positifs au PFAS dans leur sang.
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