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Jakob Uszkoreit est une petite célébrité dans le monde de l’intelligence artificielle (IA). Son nom de famille est connu car son père, Hans, est un linguiste et chercheur en IA allemand, mais, surtout, il est l’un des huit employés de Google auteurs d’un article scientifique de 2017 devenu légendaire pour avoir jeté les bases des grands modèles de compréhension du langage qui, depuis le lancement de ChatGPT fin 2022, bluffent le monde par leur capacité à créer des textes semblant écrits par des humains.

Le 20 mars, lui et les sept découvreurs de cette architecture, baptisée « Transformers », étaient d’ailleurs invités sur scène à la grand-messe annuelle du leader mondial des puces d’IA, Nvidia. Et le même jour, le magazine tech de référence Wired consacrait un long article hommage à ces « inventeurs de l’IA moderne ». Pourtant, Jakob Uszkoreit a choisi de quitter Google. Et il ne participe pas à l’explosion en cours de l’IA générative de texte. Il a créé une start-up dans la santé.

« C’était pendant la pandémie [de Covid-19], en 2020, et trois événements m’ont alors convaincu de me lancer dans cette voie, raconte le chercheur, en visioconférence depuis Berlin, où il réside, quand il n’est pas dans la Silicon Valley, à Palo Alto (Californie), au siège de sa start-up Inceptive. J’ai eu mon premier enfant, puis les premiers vaccins contre le Covid-19 ont été trouvés grâce à la technique de l’ARN messager, et enfin la filiale de Google, DeepMind, a montré que l’IA permettait de modéliser en 3D la structure des 200 millions de protéines connues… Il est devenu clair à mes yeux que ces techniques d’IA pouvaient servir en biologie et que les appliquer à l’ARN messager pourrait transformer la médecine. »

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La trajectoire du chercheur est singulière mais pas isolée : Jean-Philippe Vert – qui connaît M. Uszkoreit – a aussi quitté Google, fin 2022, notamment pour créer Bioptimus, un projet qu’il décrit comme un « ChatGPT de la biologie », destiné à aider à la découverte de médicaments. Google DeepMind a suivi un raisonnement similaire : le géant du numérique a créé Isomorphic Labs, une nouvelle filiale destinée à trouver des applications pratiques de sa modélisation des protéines pour « réimaginer le processus de recherche de nouveaux médicaments grâce à l’IA ».

Start-up et géants de la pharma en effervescence

L’espoir de créer de nouveaux traitements en utilisant la puissance des algorithmes d’intelligence artificielle suscite un foisonnement de start-up : le cabinet Boston Consulting Group (BCG) en recensait plus de 200 en 2023. Parmi elles, des françaises, comme Owkin, Aqemia, Iktos, One Biosciences ou Cure51. Mais aussi des sociétés créées dans les années 2010, comme Exscientia, Verge Genomics, BenevolentAI, Insilico Medicine, Atomwise, Recursion ou Relay Therapeutics.

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