Il n’en menait pas large, l’air fatigué, les épaules voûtées, flottant dans un jeans trop large et revêtu d’une veste au col décousu. « Franchement, j’ai honte (…) Je regrette (…) Je suis sincèrement désolé pour tout qu’est ce qui s’est passé », a répété d’une voix mal assurée Boualem Naman, mercredi 5 mars, devant la commission d’expulsion (Comex) réunie dans l’enceinte du tribunal judiciaire de Montpellier pour examiner la procédure d’expulsion visant cet Algérien de 59 ans.
Dans la salle presque vide où présidaient trois magistrates, saisies pour un avis purement consultatif, il était curieux de se figurer que se jouait l’un des épisodes de la crise diplomatique ouverte depuis plusieurs mois entre Paris et Alger. Dans le tribunal s’exprimait en tout cas l’une de ses figures symboliques à travers cet homme surnommé « Doualemn », aux justifications hésitantes et au parcours de vie émaillé de faits de délinquance et de toxicomanie.
Pour avoir posté le 4 janvier sur son compte TikTok – suivi par près de 140 000 personnes – une vidéo dans laquelle il appelait à infliger une « correction sévère » à un opposant au régime algérien, celui qui était alors agent de nettoyage à temps partiel pour une grande enseigne de salles de fitness a fait l’objet d’un signalement en justice par le maire socialiste de Montpellier, Michaël Delafosse, et le préfet de l’Hérault, François-Xavier Lauch. Il a ainsi fait partie d’une série d’influenceurs algériens visés par des procédures pénales et d’éloignement.
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