Comme dans tous les secteurs dans lesquels elle se lance, l’Inde veut voir les choses en grand. Et dans le domaine de l’hydrogène, pour sa version décarbonée, c’est-à-dire fabriquée à partir d’énergies renouvelables, elle se voit en leader planétaire. « Nous voulons faire de l’Inde un centre mondial de production, d’utilisation et d’exportation d’hydrogène vert », a ainsi rappelé son premier ministre, Narendra Modi, en septembre 2024.
Le gouvernement a lancé, dès 2023, une « mission nationale » sur ce thème avec pour objectif de produire 5 millions de tonnes d’hydrogène bas carbone par an à l’horizon 2030. Une feuille de route ambitieuse mais insuffisante au regard de l’évolution des besoins du pays, jugent certains experts. La consommation annuelle de l’Inde en hydrogène, largement assurée grâce aux énergies fossiles, est déjà comprise entre 5 et 7 millions de tonnes. Et d’ici à 2030, les besoins devraient atteindre les 15 à 20 millions de tonnes par an.
Dans le cadre de cette mission nationale, New Delhi a déployé un plan de plus de 2 milliards d’euros, comprenant des programmes d’incitation financière pour développer une filière de production d’électrolyseurs mais aussi des projets pilotes permettant de décarboner certains secteurs industriels comme l’acier, l’engrais ou encore le transport. Car l’Inde, troisième plus gros pays pollueur au monde, s’est engagée à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2070.
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