Meilleures Actions
Histoires Web samedi, janvier 11
Bulletin

La géopolitique en Asie du Sud est en plein bouleversement, secouée par les répliques des révolutions citoyennes, des changements brutaux de gouvernement et de la rivalité entre l’Inde et la Chine. En délicatesse au Bangladesh, au Sri Lanka, aux Maldives et au Népal, où ses traditionnels alliés ont été éjectés du pouvoir, l’Inde est en train de pousser ses pions en Afghanistan, pays stratégique dans son affrontement avec le Pakistan. Une rencontre a eu lieu à Dubaï, mercredi 8 janvier, entre le secrétaire d’Etat aux affaires étrangères indien, Vikram Misri, et son homologue afghan, Amir Khan Muttaqi. Il s’agissait des premières discussions de haut rang entre les deux pays depuis le retour des talibans au pouvoir, en août 2021, à la suite du retrait des forces américaines.

L’Inde, comme les autres pays, n’a pas reconnu officiellement le gouvernement taliban, mais New Delhi s’avance tout de même sur le chemin d’une normalisation de ses relations avec Kaboul. Les canaux de communication ont été rétablis dès juin 2022, lorsque l’Inde a rouvert son ambassade dans la capitale afghane avec une équipe d’« experts techniques ». En décembre 2023, c’est la Chine qui fut le premier pays à nommer un véritable ambassadeur à Kaboul.

A l’issue de leur entretien, le ministère des affaires étrangères des talibans a déclaré qu’il considérait l’Inde comme un « partenaire régional et économique important ». Pour relancer le commerce bilatéral, les deux pays utiliseront le port de Chabahar, en Iran, une infrastructure développée par l’Inde afin de permettre aux marchandises de contourner les ports pakistanais de Karachi et de Gwadar. L’Inde envisage en outre de s’engager dans des projets de développement en Afghanistan, en plus de son programme d’aide humanitaire en cours.

Le moment de ce rapprochement est particulièrement bien choisi pour l’Inde, car son plus grand ennemi – et voisin –, le Pakistan, est entré en conflit ouvert avec Kaboul. Le gouvernement de Narendra Modi veut profiter des difficultés d’Islamabad pour retrouver son influence et ne pas laisser la Chine, le grand rival, occuper le vide laissé par le départ des Occidentaux.

Il vous reste 65.68% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
© 2025 Mahalsa France. Tous droits réservés.