La realpolitik ignore les paradoxes. Le premier ministre indien, Narendra Modi, a reçu, dimanche 22 décembre, la plus haute distinction du Koweït, l’ordre de Moubarak Al-Kabir, des mains du premier ministre koweïtien, le cheikh Ahmad Abdallah Al-Ahmad Al-Sabah. Le nationaliste hindou, qui mène en Inde une politique ouvertement islamophobe, achevait une visite historique dans ce pays dont 85 % de la population est musulmane. Ce déplacement, le premier d’un dirigeant indien depuis quarante-trois ans, marque une nouvelle étape dans le balisage stratégique des pays du Golfe par la diplomatie indienne. Depuis son arrivée au pouvoir en 2014, Narendra Modi n’a négligé aucun des Etats du Golfe persique. La visite au Koweït, prévue en 2022, avait été différée en raison de l’épidémie de Covid-19.
New Delhi a fait du Moyen-Orient une part intégrante de sa politique dite du « voisinage élargi », étendant aux questions de défense des échanges autrefois cantonnés à l’énergie et au commerce. Sa priorité est d’attirer des investissements pour stimuler la croissance économique intérieure, répondre aux problèmes de sécurité maritime et renforcer son influence dans la région.
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