Meilleures Actions
Histoires Web jeudi, avril 17
Bulletin

L’incendie spectaculaire qui a ravagé, lundi soir, un centre de tri des déchets dans le nord-ouest de Paris n’était pas totalement éteint, mardi 8 avril à la mi-journée, mais son intensité était réduite et n’avait entraîné, selon les pouvoirs publics, aucune toxicité de l’air.

Le Syctom, qui assure le service public de traitement des déchets et dont des locaux, dans le 17ᵉ arrondissement de Paris, à proximité du palais de justice, ont été ravagés par les flammes, a ainsi assuré mardi que les premières mesures des particules fines étaient « systématiquement inférieures aux seuils réglementaires ».

Il n’y a donc « aucune toxicité de l’air » d’après ces dernières, réalisées par le laboratoire de la préfecture de police et dévoilées dans un communiqué du Syctom, qui gère les déchets ménagers de 82 communes de la région parisienne. Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, et le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, avaient déjà assuré qu’il n’y avait, a priori, pas d’émanations toxiques.

Deux cents pompiers

Le sinistre, qui s’est déclenché lundi vers 20 heures, a « entièrement détruit le bâtiment de process ainsi que la halle supérieure de stockage des balles » de déchets, mais « le bâtiment administratif est resté quasiment intact, tout comme les structures voisines », précise le Syctom dans son communiqué.

Le site – un bâtiment de 13 000 mètres carrés sur quatre niveaux – était en fonctionnement au moment des faits et le feu a pris « dans une zone de stockage intermédiaire de papiers et cartons », y est-il écrit. Selon la police, environ 25 employés ont été évacués lundi soir. Un employé qui a tenté d’éteindre l’incendie a été intoxiqué par les fumées et transporté en urgence relative à l’hôpital Bichat.

L’origine du sinistre, qui a provoqué un impressionnant panache de fumée lundi soir dans le ciel dégagé de la capitale, reste à déterminer. Une enquête pour destruction involontaire par incendie exposant autrui à un dommage corporel a été confiée au commissariat du 17e arrondissement, selon le parquet de Paris.

Sur le site de l’incendie qui s’est déclaré la veille dans l’usine de recyclage du Syctom, au nord de Paris, le 8 avril 2025.
Sur le site de l’incendie qui s’est déclaré la veille dans l’usine de recyclage du Syctom, au nord de Paris, le 8 avril 2025.

Soixante engins de sapeurs-pompiers et environ deux cents soldats du feu ont été engagés, et aucun blessé n’est à déclarer parmi les effectifs de secours, déployés vers 19 h 55 lundi soir au 39, boulevard de Douaumont.

Newsletter

« La revue du Monde »

Chaque week-end, la rédaction sélectionne les articles de la semaine qu’il ne fallait pas manquer

S’inscrire

Le boulevard périphérique a par ailleurs été fermé lundi soir dans les deux sens, entre les portes de Champerret et de Clichy, avant d’être rouvert à la circulation dans le sens intérieur à 22 h 40. Par mesure de sécurité, aucun déferrement n’a eu lieu hier soir au palais de justice tout proche, au cas où il aurait fallu évacuer le bâtiment, a appris l’Agence France-Presse de source judiciaire.

Des robots déployés

Un important dispositif hydraulique a été mis en place afin de pouvoir combattre l’incendie, selon la police. Le feu a été maîtrisé vers 4 h 30 au moyen de six lances de grande puissance, mais des sapeurs-pompiers sont restés sur place alors que le périmètre de sécurité était maintenu, toujours selon une source policière.

Les pompiers ont aussi utilisé des « robots sur chenilles » pilotés à distance « qui peuvent s’approcher au plus près » des flammes, sur lesquels sont montées des lances à eau qui peuvent envoyer « une très grande quantité d’eau », nécessaire « pour ce genre de feu », ont précisé les pompiers. Mardi matin, deux robots étaient encore utilisés sur les lieux du sinistre, alors que de la fumée noire s’échappait du bâtiment incendié et une odeur âcre prenait à la gorge et piquait les yeux, a constaté une journaliste de l’Agence France-Presse. Seule la structure du bâtiment est encore visible.

Le centre, construit en 2019 et exploité par la multinationale française Suez, accueillait le contenu des bacs jaunes de « quatre arrondissements parisiens et de neuf communes limitrophes », préparant au recyclage les déchets « de plus de 900 000 habitants », détaille le Syctom. Un « plan alternatif de traitement des flux » pour pallier l’arrêt du centre est en cours d’élaboration, assure-t-il enfin.

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu

Share.
© 2025 Mahalsa France. Tous droits réservés.