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Histoires Web mardi, février 11
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Entre ses doigts, les perles du komboloï glissent. Son chapelet, Manolis Goulas l’égrène dès qu’il se rassied entre deux cafés servis, persuadé que ce geste séculaire des hommes grecs, en occupant les doigts, calme l’esprit. Si le patron du Puzzle Café d’Emporio est contrarié, c’est moins à cause de la terre qui tremble sous ses pieds que de la fuite précipitée de sa serveuse, effrayée par les milliers de secousses que connaît Santorin depuis fin janvier. Ce départ l’oblige à tenir lui-même son bistrot en plein mois de février. Le moment où tout bon insulaire profite de la basse saison.

En bas du village d’Emporio, le plus traditionnel de l’île de Santorin, la vie s’écoule au ralenti entre l’église Panagia Mesani et le Puzzle Café, point de ralliement des hommes. Ce dimanche 9 février, le lieu de prière affiche complet, le café aussi. Et pendant qu’à côté on prie pour le salut de l’île – une procession spéciale est prévue mardi –, les vieux du village semblent se moquer que la terre ait tremblé 23 fois depuis l’aube. A chaque secousse, des vibrations sont perceptibles pendant quelques secondes, faisant bouger la terre sous les pieds, trembler les armatures des bâtisses légères, les meubles aussi et parfois tomber des étagères les objets mal arrimés. Pour le paysan installé devant l’église qui vend ses premières tomates posées sur une cagette en plastique, l’essentiel reste que les soubresauts de la terre ne les fassent pas rouler au sol.

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