Lors de cette deuxième journée de Ligue Europa, Lille, qui restait sur deux défaites en championnat, a surpris l’AS Rome (1-0), jeudi 2 octobre, malgré un penalty en fin de match retiré à deux reprises, soit trois tentatives romaines toutes stoppées par le gardien lillois.
Un an jour pour jour après sa retentissante victoire face au Real Madrid en Ligue des champions (1-0), le Losc, séduisant, a épinglé un autre grand d’Europe à son tableau de chasse. La Roma n’a certes pas le palmarès de l’ogre madrilène, mais les Giallorossi peuvent être considérés comme une petite terreur de la C3, dont ils ont atteint le dernier carré en 2021 et 2024, et perdu la finale en 2023.
Le succès lillois sur un but dès la 6e minute de Hakon Haraldsson, est d’autant plus éclatant que les hommes de Bruno Genesio ont rallié le Stadio olimpico de Rome en plein doute après leur déroute à Lens (3-0) dans le derby du Nord et leur défaite à domicile contre l’OL (1-0), avant de recevoir le PSG, dimanche.
Tout le contraire de la Roma qui abordait, elle, cette rencontre en favorite après avoir remporté quatre de ses cinq premiers matchs de Serie A, synonyme de 3ᵉ place en championnat. Vainqueur à Nice (2-1) la semaine dernière en ouverture de sa campagne européenne, la « Louve » est tombée sur un Losc sans complexes à l’image de son maître à jouer Ayyoub Bouaddi. L’international Espoirs, 18 ans depuis jeudi, en a fait voir de toutes les couleurs aux hommes de Gian Piero Gasperini, inhabituellement empruntés et dominés physiquement.
Un héros inattendu
Le phénomène lillois n’a toutefois pas eu son mot à dire sur l’action décisive de cette rencontre qui a mené au seul but dès la 6ᵉ minute. De retour de blessure, Thomas Meunier a récupéré un ballon près de la surface romaine et trouvé Félix Correia qui a lancé d’une déviation vers le but Hakon Haraldsson. L’Islandais, critiqué après ses dernières sorties, a trompé Mile Svilar à bout portant et éteint le Stadio olimpico.
Olivier Giroud, doyen depuis la semaine dernière des buteurs français dans les compétitions européennes, a bien failli doubler la mise mais a perdu son duel avec Mile Svilar (54ᵉ). Lille a tremblé à la 35ᵉ minute quand Aïssa Mandi a sauvé son équipe en stoppant sur la ligne de but un tir de l’ancien Lensois Neil El Aynaoui.
Et, surtout, à la 84ᵉ minute sur un penalty consécutif à une main de Mandi dans sa surface pour un final fou. La première tentative d’Artem Dovbyk a été stoppée par Berke Özer, mais l’arbitre a ordonné que le penalty soit retiré après l’entrée illicite dans la surface d’un Lillois.
Özer a également stoppé la seconde tentative de Dovbyk, mais la Roma a bénéficié d’une troisième chance, car le gardien turc avait quitté sa ligne avant le tir de l’attaquant romain. Qu’à cela ne tienne, Özer, de retour de blessure, a stoppé la troisième tentative romaine, cette fois de Matias Soulé, et préservé la victoire des siens, pour la plus grande incrédulité des 60 000 tifosi romains. Avec six points en deux journées, le Losc est 6ᵉ ex æquo de la Ligue Europa.
Lyon vainqueur sans trop forcer
Lyon, de son côté, s’est imposé aux dépens d’une faible équipe du RB Salzbourg (2-0), au Groupama Stadium, dans un match au cours duquel Martin Satriano et Ruben Kluivert ont inscrit leur premier but avec l’OL. Déjà vainqueur à Utrecht (1-0), le 25 septembre, le club rhodanien est 5ᵉ du classement. Toujours aussi hermétiques en défense, les Lyonnais confirment ainsi leur excellent début de saison en Ligue 1.
Prêté par Lens à la fin du mercato, l’avant-centre uruguayen Martin Satriano a repris victorieusement d’une tête plongeante un centre délivré de l’aile droite par le Tchèque Adam Karabec dès la 11ᵉ minute (1-0). Blessé toute la saison dernière après une opération à un genou, Satriano, remplacé à la 77ᵉ minute par le jeune Enzo Molebe (18 ans), n’avait plus marqué en match officiel depuis le 28 avril 2024, avec Brest contre Rennes.
Après un tir de Pavel Sulc, détourné par Stefan Lainer, le Néerlandais Ruben Kluivert, lui aussi arrivé à Lyon cet été, a repris, également de la tête, un centre adressé par Karabec, auteur de deux passes décisives, pour porter le score à 2-0 (57ᵉ). Hormis son but, la performance du défenseur, fils de Patrick Kluivert, a toutefois été assez terne, au poste d’arrière droit comme à gauche. Dans l’ensemble, la défense lyonnaise, qui n’a concédé que trois buts en huit rencontres officielles depuis le début de la saison, est restée impénétrable.
La formule de la Ligue Europa, mode d’emploi
Instauré par l’Union européenne des associations de football (UEFA) la saison passée, comme pour la Ligue des champions, le nouveau format de la Ligue Europa semble déjà avoir conquis les amateurs de ballon rond.
Pour rappel, ce ne sont plus 32 équipes – réparties en huit groupes de quatre – qui s’affrontent mais 36, dans une phase de ligue unique, sous forme de championnat. Celle-ci s’étend de septembre à janvier 2026, et propose 144 affiches différentes, contre 48 auparavant.
Les clubs disputaient jusqu’alors trois rencontres aller-retour contre chaque adversaire de leur groupe. Ils en jouent désormais huit – quatre à domicile et quatre à l’extérieur. Il n’y a pas de match retour ; chaque duel ne se joue qu’une seule fois.
Les équipes du top 8 accéderont directement aux huitièmes de finale, alors que celles classées de la 25ᵉ à la 36ᵉ place seront officiellement éliminées. Les formations ayant terminé entre la 9ᵉ et la 24ᵉ place devront, elles, passer par des barrages qualificatifs.
Il est à noter qu’aucun club présent au lancement de la Ligue des champions ne sera reversé en Ligue Europa (C3) – auparavant, les troisièmes des diverses poules de la « coupe aux grandes oreilles » poursuivaient leur parcours en C3. Une manière de donner aux plus « petites équipes » les moyens de se montrer.
Nice sombre encore en Europe
Nice, menée 2-0 après moins d’une demi-heure à Istanbul contre Fenerbahçe, n’est jamais parvenue à revenir et a, une nouvelle fois, perdu (2-1) en Ligue Europa, cette saison. Après sa défaite initiale contre l’AS Roma (2-1) à domicile, l’équipe de Franck Haise n’est donc pas parvenue à rattraper une partie de son déficit en points à l’extérieur. Le 23 octobre, le déplacement en Espagne à Vigo, contre le Celta, s’annonce déjà décisif pour espérer une qualification en barrages.
Trop naïfs dans la fureur du Stade Sükrü Saracoglu, les Niçois ont réussi l’exploit de prendre leur premier but à la 3ᵉ minute, sur la première possibilité adverse et sur un contre. Alors que son équipe effectuait un pressing dans le camp adverse, Melvin Bard n’a pas assuré sa transmission et permis au Brésilien Talisca, dans l’axe, de lancer parfaitement Kerem Aktürkoglu. Le transfuge du Benfica a semé Jonathan Clauss et la défense centrale azuréenne, pour marquer aisément (1-0, 3ᵉ).
Après ce départ cauchemardesque, Nice s’est relevé. Mais Jérémie Boga a manqué de spontanéité après une passe ratée du gardien Ederson (8e). Puis, ni Morgan Sanson, ni Kevin Carlos n’ont repris le bon centre de l’Ivoirien (20ᵉ). Toujours aussi fébrile, l’arrière-garde niçoise Bah-Oppong a encore été dépassée par Aktürkoglu. Le Turc a passé en revue tout le monde avant que son tir, dévié par Bah, ne trompe encore Yehvann Diouf (2-0, 25e).
Strasbourg s’impose en Ligue Conférence
Malgré la perspective d’un 14ᵉ match européen sans victoire (9 défaites et 4 nuls depuis mars 2023), les Rouge et Noir n’ont pas abdiqué. L’ex-Parisien Milan Skriniar a commis une faute sur Tiago Gouveia, puis, sur la même action, a fait une main dans sa surface (34ᵉ). L’Hispano-Nigérian Carlos n’a pas tremblé et inscrit, à contrepied, le penalty de l’espoir (2-1, 37ᵉ).
Malgré une reprise de Gouveia sur la barre (39ᵉ), une frappe de Charles Vanhoutte sur Ederson (44ᵉ), Nice n’est pas revenu avant la pause. Par la suite, rien n’y a fait, ni l’entrée de Terem Moffi, sans succès sur sa frappe (68ᵉ), ni le retour à un 3-4-3 plus offensif. Les Niçois ont encore sombré. Et dès dimanche, c’est à Monaco, dans le derby de la Côte d’Azur qu’ils devront réussir à se relancer.
Sevré de coupe d’Europe pendant vingt ans, Strasbourg a réussi son retour en Europe en s’imposant 2-1 chez les Slovaques du Slovan Bratislava, lors de la première journée de Ligue Conférence. Le Racing n’a pas fait de complexes pour décrocher ce premier succès dans la plus modeste des coupes européennes, grâce notamment à un but d’Abdoul Ouattara, 19 ans. Le club alsacien recevra les Polonais de Jagiellonia Bialystok, le 23 octobre.