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Frustration, colère, joie, déception, délivrance… L’Olympique de Marseille est passé par toutes les phases, dimanche 22 septembre en soirée, mais a conclu par l’émotion la plus forte : celle du bonheur d’avoir remporté en infériorité numérique un match au scénario improbable, sur la pelouse de Lyon (3-2), lors de la 5e journée de Ligue 1.

Car cette rencontre folle a commencé par une exclusion ultrarapide, à la cinquième minute, celle du défenseur Leonardo Balerdi, qui a fragilisé la déjà vulnérable défense marseillaise. Le capitaine de l’OM a été sorti après ses deux seules fautes, l’une indiscutable dès la 15e seconde et l’autre obtenue à l’expérience et à la malice par le Lyonnais Alexandre Lacazette, accroché au maillot de l’Argentin dès le début de l’action.

Dès lors, l’alléchant choc annoncé s’est transformé en attaque-défense et il a très vite paru impossible que l’OM tienne. En retard partout et avec une charnière bricolée et mise au supplice sur chaque balle en profondeur, Marseille a terriblement souffert avec un retourné de Gift Orban sur la barre (10e), un face-à-face gagné par le gardien Geronimo Rulli devant le Nigérian (14e) ou un sauvetage in extremis de Valentin Rongier après une action de Corentin Tolisso (19e).

Surtout, Rulli a repoussé un penalty de Lacazette (45 + 3), qui a raté là l’occasion de marquer son premier but de la saison. Le portier argentin a sauvé son deuxième pénalty de la saison, confirmant un certain savoir-faire argentin en la matière.

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Colère envers les décisions arbitrales

Malgré ce 0-0 miraculeux à la pause, le camp provençal était en colère, après ce carton rouge rapide et ce penalty qu’ils auraient aimé voir annulé pour un hors-jeu d’Alexandre Lacazette. A la pause, Mehdi Benatia, conseiller du président marseillais Pablo Longoria, est allé dire à l’arbitre Benoît Bastien tout le mal qu’il pensait de ses coups de sifflet. « C’est pas possible. Il y a trop de choses douteuses sur la première mi-temps et sur l’ensemble du match », a-t-il expliqué au micro du diffuseur DAZN.

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A la reprise, les Lyonnais ont très vite trouvé l’ouverture, grâce à une belle tête de Duje Caleta-Car, l’ancien Marseillais (1-0, 55e). Malgré cet avantage et la supériorité numérique, l’OL a trouvé le moyen de se mettre en danger. De façon assez irrationnelle, l’OM est revenu grâce à des joueurs oubliés, Pol Lirola et Ulisse Garcia, les héros improbables du soir.

Le latéral espagnol, revenu à Marseille après deux saisons de prêt sans éclat à droite et à gauche, a d’abord marqué (69e, 1-1), avant de servir Garcia, sorti du loft marseillais il y a trois semaines à peine, pour le but du 2-1 (82e).

La joie folle de Fabrizio Ravanelli

Un autre « lofteur », Rayan Cherki, a ensuite ramené l’OL à 2-2 dans le temps additionnel (90 + 3) et l’affaire semblait entendue : ce match ahurissant allait se conclure sur ce score de parité. Mais il y avait encore une petite réserve de folie côté marseillais : sur le coup d’envoi, l’Anglais Jonathan Rowe est parti seul et a expédié une frappe magnifique pour tromper Lucas Perri et offrir à son équipe la plus dingue des victoires (3-2, 90 + 5), pétrifiant le Groupama Stadium.

De quoi embarquer dans une joie folle Fabrizio Ravanelli, ancien grand attaquant de l’OM et de l’Italie et désormais ambassadeur du club marseillais, qui est venu embrasser tout le monde au coup de sifflet final, à commencer par l’entraîneur, son compatriote Roberto De Zerbi.

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« Je suis très heureux d’avoir vu cette mentalité, dans les duels, dans la volonté d’aller gagner à 2-2. Voir les yeux heureux de mes joueurs à la fin, c’est ça la magie du foot », s’est réjoui l’entraîneur marseillais.

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« A 45 % de notre potentiel »

Cette victoire de caractère permet à l’OM et ses 13 points de suivre le rythme du leader parisien, tenu en échec à Reims (1-1) samedi, et de Monaco, vainqueur dimanche après-midi du Havre (3-1). Le Paris Saint-Germain reste en tête à la différence de buts, (+ 13 contre + 9 à l’OM et + 8 à Monaco) mais ce sont bien les Marseillais qui font l’opération la plus spectaculaire de la journée, et marquent leur territoire.

« Ce ne sont que trois points, mais peut-être que ceux-là marquent les esprits car nous battons Lyon sur son terrain en infériorité numérique », a apprécié l’attaquant marseillais Neal Maupay.

« On continue de faire très bien sur le terrain et avec tout ce qui se passe en dehors, cela crée une dynamique que l’on ressent quand on regarde nos matchs, a confié le milieu de terrain, Valenton Rongier. Beaucoup de choses sont encore perfectibles. Le coach dit que l’on est à 45 % de notre potentiel. »

« Une honte »

De son côté, Lyon replonge et n’apparaît qu’à la 14e place avec quatre points en cinq matchs. « C’est un gros coup au moral, a avoué l’entraîneur de l’OL, Pierre Sage. On ne concrétise pas, on redonne trois points à l’adversaire. Le scénario est fou. Si on concrétise en première, on prend le leadership mental de ce match. Mais l’histoire ne s’est pas écrite comme ça. »

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« C’est une honte, a tancé l’attaquant Rayan Cherki. Ils sont à dix depuis la cinquième minute. Cela fait des années et des années qu’ici, on mène et on ne fait que reculer. Tout le temps, encore. Le match passe. On a 3 500 occasions et malgré cela, on ne fait que reculer. »

« Aujourd’hui, [les Marseillais] n’avaient rien pour eux. Ils repartent avec les trois points, ils font les beaux. Nous, on repart avec zéro point », a-t-il conclu.

Le Monde avec AFP

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