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Comme il y a presque deux semaines, cela s’est fini devant un stade vidé de moitié, et sous les huées du public restant. Après avoir été déjà nettement battu à domicile par le Paris Saint Germain (3-0) à la fin du mois d’octobre, l’Olympique de Marseille (OM) a de nouveau sombré (3-1) au Vélodrome, vendredi 8 novembre, en ouverture de la 11e journée de Ligue 1, face à l’AJ Auxerre (AJA).

La lourde défaite concédée dans le « Classique » avait fait mal aux supporteurs de l’OM, mais leur fureur était teintée d’un brin de résignation face à un rival qui ne leur réussit guère depuis de nombreuses années. Vendredi soir, les sifflets qui ont ramené les Marseillais aux vestiaires à la pause alors que le score était déjà de 3-0 pour Auxerre − scénario identique que le match contre le PSG − puis en fin de match étaient ceux de la pure colère et de la honte.

L’entraîneur italien de l’OM, Roberto De Zerbi, a d’ailleurs laissé éclater sa frustration, en conférence de presse. « Je viens de la rue, je suis direct, je ne parle pas pour parler. Je l’ai dit à Medhi Benatia [conseiller sportif] et à Pablo Longoria [président de l’OM] : si je suis le problème, je suis prêt à partir. Je laisse l’argent et je rends mon contrat. »

Après cette défaite concédée sous les yeux de son propriétaire américain Frank McCourt, Marseille, dauphin du PSG avec 6 points de retard, se retrouve à la portée de Monaco (3e) et Lille (4e), qui joueront ce week-end. Surtout, le fiasco du soir est venu rappeler que le chantier ouvert cet été par la direction et dirigé par Roberto De Zerbi n’en était encore qu’à ses fondations, tout au plus, et que la besogne était immense.

« Je suis venu à Marseille pour le Vélodrome, pour jouer au Vélodrome. Et je ne réussis pas à faire en sorte que les joueurs donnent ici ce que je vois à l’entraînement et à l’extérieur. Donc c’est de ma faute, c’est ma responsabilité », a tempété l’entraîneur marseillais, dont les joueurs n’ont remporté qu’un match sur cinq à domicile, en championnat.

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Possession stérile

Après le succès ramené de Nantes dimanche, l’OM et De Zerbi voulaient effacer la claque reçue contre Paris, et lancer une nouvelle dynamique dans les résultats et la manière ; c’est raté. Dès la 10e minute, Lilian Brassier a été le premier à couler. Sur un long ballon sans difficulté particulière, le défenseur central marseillais a perdu ses repères dans l’espace et a laissé Lassine Sinayoko ouvrir le score (1-0).

Etre mené était alors à peu près ce qui pouvait arriver de pire à l’OM, qui n’avait déjà pas beaucoup d’espaces à 0-0 et était désormais confronté à deux lignes de cinq solidement plantées devant le gardien auxerrois, Donovan Leon.

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Les Marseillais ont essayé de tourner autour du bloc, sans obtenir plus qu’une possession stérile et quelques demi-occasions. Pour le promu auxerrois, qui a tout très bien fait vendredi et qui grimpe à une jolie sixième place, les choses ont été plus simples : attendre et contrer. Avant la pause, les Bourguignons l’ont fait deux fois, avec succès, d’abord par Gaëtan Perrin (2-0, 43e) puis par Hamed Traoré (3-0, 45e). Sur ces deux actions, Marseille a affreusement mal défendu et sa faiblesse dans ce secteur de jeu pourrait coûter cher cette saison.

« Ce match, c’est ce qu’on avait travaillé, mais mener 3-0 à la pause on ne l’avait pas imaginé », a reconnu Christophe Pélissier, l’entraîneur d’Auxerre.

« Ça me rend fou »

Au retour des vestiaires, De Zerbi a lancé Elye Wahi, Ismaël Koné et Ulisses Garcia mais cela n’a rien changé. Auxerre a d’ailleurs frappé sur le poteau et a continué à avoir les meilleures occasions.

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A la 65e minute, l’OM est tout de même revenu à 3-1, grâce à un penalty de Mason Greenwood, tombé du ciel et d’une main de Clément Akpa. Wahi a alors harangué les virages, invitant le public à pousser et à y croire. Une demi-heure plus tard, l’avant-centre de l’OM et ses équipiers n’ont reçu que des sifflets.

« Jouer au Vélodrome est un privilège. Je veux être capable de transmettre aux gens qui travaillent avec moi ce que je pense du foot. Et je n’y arrive pas », a expliqué De Zerbi, avant de revenir sur le visage différent affiché par son équipe à domicile ou à l’extérieur : « J’ai du mal à comprendre ça, ça me rend fou. »

« Les joueurs sont forts mais ils doivent comprendre vite que pour jouer ici, il faut quelque chose d’autre », a développé le technicien italien.

Interrogé quelques minutes plus tard, le capitaine marseillais Leonardo Balerdi a défendu son entraîneur. « Est-ce que le problème vient du coach ? Non, ça ne vient pas de lui, c’est nous, les joueurs, qui devons prendre nos responsabilités. Lui fait les efforts, donne son cœur, nous on doit mettre plus pour tourner la page », a déclaré le défenseur argentin.

De leur côté, les Auxerrois, désormais sixièmes, peuvent savourer ce quatrième match d’affilée sans défaite, dont trois succès. « Marseille était le seul club de L1 contre qui je n’avais jamais pris un point. Je les avais joués neuf fois et j’avais perdu neuf fois. Alors j’ai dit aux joueurs d’en profiter », a plaisanté Christophe Pélissier, ex-entraîneur notamment d’Amiens et Lorient.

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Le Monde avec AFP

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