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Histoires Web mardi, février 11
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« Rock is dead » (« le rock est mort ») psalmodiait dès 1969 un Jim Morrison ivre et lugubre dans une longue et chaotique improvisation avec les Doors. Depuis, l’avis de décès a été si souvent prononcé qu’on s’étonne que le cadavre bouge encore. Et plus encore qu’il puisse être aussi tonique, frais et innocent. Quintette de Brighton (sud-est de l’Angleterre), The Heavy Heavy œuvre non dans le métal, comme son nom pourrait le laisser supposer, mais se propose d’offrir « la musique que les années 1960 ont oubliée ». Probablement de l’humour britannique, car la rétromanie de cette période agit depuis au moins quatre décennies.

Il s’y tient avec rigueur dans un premier album, One of a Kind, publié en septembre 2024 sur ATO Records, le label new-yorkais dont les têtes de gondole sont Alabama Shakes et Rodrigo y Gabriela. Les 12 titres sont tous historiquement circonscrits au Swinging London et à son équivalent californien développé à Los Angeles, dans le quartier bohème de Laurel Canyon. Du folk-rock, du blues-rock, du country-rock. Donc du rock.

Sur la pochette, le couple de leaders formé par William Turner et Georgie Fuller, tout de blanc vêtu, est photographié en plongée à la manière des Who sur leur premier album, en 1965. Pour Life and Life Only, le six-titres qui les avait fait connaître en 2020, l’arbre flouté au second plan renvoyait directement au visuel du Between the Buttons (1967), des Rolling Stones. On a donc affaire à des milléniaux fétichistes. Nostalgiques de ce qu’ils n’ont pas connu en l’idéalisant.

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