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Lubrizol France a annoncé, jeudi 6 février, « une restructuration de ses activités », notamment sur son site de production situé près de Rouen, menaçant près de 150 postes en Normandie, selon un communiqué de la métropole. Au total, « 169 postes seraient supprimés » en France, « dont 145 sur les 367 postes » du site de Rouen/Petit-Quevilly, d’après le communiqué.

L’entreprise a par la suite confirmé l’information, évoquant un « projet de réorganisation d’une partie des activités de ses sites de Rouen et du Havre », qui aurait « pour objectif de faire face aux surcapacités de production » du marché européen des « additifs » qu’elle produit à Rouen. Ce projet « pourrait conduire à la suppression de 169 postes occupés » en France et « à la création de 9 postes » selon ce même document.

Plusieurs élus de la métropole, dont le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol (Parti socialiste), ont dénoncé dans un message commun « le manque d’anticipation sur la nécessaire transition écologique de cette industrie, et la délocalisation d’une partie de la production dans des pays moins exigeants en termes de normes environnementales ».

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Absence de préparation à la transition

« Notre territoire a subi les nuisances liées à cette implantation industrielle », peut-on lire dans ce communiqué également signé par Charlotte Goujon, maire de Petit-Quevilly et vice-présidente de la métropole chargée de la transition écologique, de la sécurité sanitaire et industrielle, faisant référence au gigantesque incendie qui avait touché l’entreprise en 2019. « On ne peut pas accepter aujourd’hui une délocalisation qui viendrait combler une absence de préparation à la transition en laissant des centaines de familles sur le carreau », d’après la même source. « Nous saisissons dès aujourd’hui le gouvernement à cet effet. »

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La combustion, le 26 septembre 2019, de près de 10 000 tonnes de produits chimiques dans un incendie sur le site rouennais de Lubrizol n’avait fait aucune victime mais provoqué toux, gêne respiratoire, irritation, mal de gorge, nausées et vomissements d’une partie de la population.

Un rapport de suivi de l’université de Rouen a mis en évidence la présence de huit substances classées « cancérogènes et mutagènes, perturbateurs endocriniens et/ou reprotoxiques, ou toxiques pour les organismes aquatiques » dans l’environnement « reliables uniquement à l’incendie ».

« En additionnant les bilans de Lubrizol depuis cinq ans on arrive à 361 millions de bénéfices », a déclaré à l’Agence France-Presse Christophe Holleville, secrétaire de l’association Union des victimes de Lubrizol, sur son compte X on peut y lire : « 169 emplois au tas et une pollution en prime… »

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Le Monde avec AFP

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