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Le délai fixé pour le retrait des troupes israéliennes du sud du Liban, dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu avec le Hezbollah, a expiré mardi 18 février au matin. A quelques heures de l’échéance, déjà repoussée une fois, un responsable libanais a déclaré à l’Agence France-Presse, sous couvert d’anonymat, que l’armée israélienne avait entamé un retrait de « villages frontaliers (…) tandis que l’armée libanaise avance ».

Mais Israël a déjà prévenu, lundi, qu’elle comptait « laisser temporairement un petit nombre de soldats déployés sur cinq points stratégiques le long de la frontière libanaise », malgré la volonté des autorités libanaises de pousser à un retrait total.

Le Liban, qui a dénoncé une « occupation », a dit qu’il allait saisir le Conseil de sécurité pour « obliger Israël à un retrait immédiat », ajoutant que son armée était prête à remplir son rôle dans la zone frontalière. La présidence libanaise a dit poursuivre ses contacts avec les Etats-Unis et la France pour sommer Israël de se retirer « totalement ».

La chaîne libanaise LBCI a annoncé, mardi sur Telegram, que « l’armée libanaise s’est déployée pendant la nuit » dans les localités de « Yaroun, Maroun Al-Ras, Blida, Mhaibib et Meiss El-Jabal ».

Entré en vigueur le 27 novembre, l’accord a été conclu après deux mois de guerre ouverte entre Israël et le mouvement Hezbollah, pendant lesquels les troupes israéliennes ont pris position dans le sud du Liban, à la frontière du nord d’Israël.

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Les autorités estiment le coût de la reconstruction à plus de 10 milliards de dollars, tandis qu’environ 100 000 Libanais, parmi plus d’un million de déplacés, restent toujours exilés, selon l’ONU. Malgré l’ampleur sans précédent des destructions, notamment dans les villages frontaliers, les déplacés attendent de rentrer chez eux pour constater l’état de leurs biens et récupérer les corps de leurs proches morts au combat, laissés depuis des mois.

Plusieurs municipalités ont appelé les habitants à attendre que l’armée libanaise se déploie dans leurs villages pour garantir leur « sécurité ».

Selon les termes de l’accord de cessez-le-feu, Israël était censé avoir achevé le 26 janvier son retrait du sud du Liban, où seuls l’armée libanaise et les casques bleus de l’ONU devaient être déployés. Le Hezbollah devait pour sa part démanteler ses infrastructures et se retirer au nord du fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres de la frontière israélienne. Fin janvier, l’échéance avait été repoussée au 18 février.

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« Mesure temporaire »

L’armée israélienne a présenté sa décision de rester dans cinq points « stratégiques » comme « une mesure temporaire jusqu’à ce que les forces armées libanaises soient en mesure d’appliquer pleinement l’accord ».

Cette annonce place les autorités libanaises dans une situation délicate vis-à-vis du Hezbollah, qui, très affaibli, a estimé dimanche qu’il incombait au gouvernement libanais de pousser Israël à retirer ses troupes.

« Le Hezbollah doit être désarmé, et Israël préférerait que l’armée libanaise s’en charge, mais personne ne doit douter qu’Israël fera ce qu’il a à faire pour que l’accord de cessez-le-feu soit respecté et pour défendre notre sécurité », a déclaré le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou.

Le nouveau gouvernement libanais a affirmé lundi que l’Etat devrait détenir le monopole des armes dans le pays et promis de libérer « tout le territoire », en plein débat au Liban sur le désarmement du Hezbollah.

Le Hezbollah est la seule faction au Liban à avoir conservé ses armes au sortir de la guerre civile libanaise (1975-1990). Ses détracteurs l’accusaient de constituer un « Etat dans l’Etat ». Dimanche, à Jérusalem, le secrétaire d’Etat Marco Rubio et le premier ministre israélien ont dit attendre de l’Etat libanais qu’il désarme le Hezbollah.

Le Monde avec AFP

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