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Histoires Web mercredi, juillet 23
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Le groupe hospitalier public du sud de l’Oise (GHPSO), auquel appartient l’hôpital de Creil (Oise), a été condamné, mercredi 23 juillet, à une amende de 70 000 euros pour homicide involontaire par personne morale, après la mort, en 2017, d’un nourrisson de 26 jours. L’hôpital était jugé pour une prise en charge non conforme et trop tardive de l’enfant.

Le tribunal de Senlis a également condamné l’hôpital à une amende de 80 000 euros avec sursis probatoire. Lors de l’audience, le 23 juin, le ministère public avait requis une amende de 250 000 euros, dont 100 000 euros avec sursis.

Le week-end du 7 mai 2017, les parents de Liiam, un nourrisson de trois semaines, l’avaient emmené aux urgences de l’hôpital de Creil, inquiets de sa toux. Mais ses constantes étaient normales, tout comme son taux d’oxygène et sa fréquence cardiaque, et l’enfant n’avait pas de fièvre.

Il avait fallu deux jours pour que du paracétamol soit administré au bébé, en détresse respiratoire et souffrant de tachycardie. Les analyses avaient finalement permis de détecter une infection aux bacilles. Placé sous perfusion et sous ventilation, il avait finalement été héliporté en urgence à l’hôpital d’Amiens (Somme), où il est mort.

Des manquements

Le rapport de l’expertise médicale a révélé de nombreux manquements lors de sa prise en charge : l’absence d’administration d’antibiotiques dans l’heure d’arrivée du nourrisson qui a compromis ses chances de survie, la prise en charge non conforme et trop tardive, le manque de surveillance de l’état de l’enfant, ainsi que des fautes individuelles du personnel. En outre, l’hôpital de Creil et celui de Senlis étaient gérés par une seule direction, et les praticiens naviguaient d’un site à l’autre pour optimiser les finances.

Les parents n’ont « jamais eu la moindre explication » et n’ont « jamais été reçus par la direction », s’est émue leur avocate, Nathalie Carpentier, lors de l’audience du 23 juin. « Les parents sont arrivés avec un bébé, ils sont repartis sans », s’est-elle offusquée.

« On a réagi depuis, nous avons mis en place un protocole », s’était défendu le directeur du groupe hospitalier de l’époque lors de son audition. « Cela aurait dû être fait avant », a rétorqué le procureur lors de l’audience du 23 juin. « C’est l’ensemble de ces actions qui ont mené à la mort de Liiam. »

« Aujourd’hui, notre service public de santé est bancal. On aurait pu aller chercher la responsabilité de l’Etat pour faute lourde. Le GHPSO ne peut pas tout », avait défendu Guillaume Combes pour le groupe hospitalier.

Le Monde avec AFP

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