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Quarante-huit heures après la mort d’Aboubakar, un fidèle musulman poignardé de dizaines de coups de couteau, vendredi matin, dans la mosquée de la petite commune gardoise de La Grand-Combe, son assassin, un homme d’une vingtaine d’années « potentiellement extrêmement dangereux », était toujours en fuite dimanche matin.

Ouverte pour homicide vendredi, l’enquête est menée depuis samedi pour assassinat, soit meurtre avec préméditation, a précisé à l’Agence France-Presse (AFP) le procureur de la République d’Alès, Abdelkrim Grini.

Dans le cadre de ce dossier, suivi par le groupement de gendarmerie du Gard, la section de recherches de Nîmes et la police judiciaire, des perquisitions ont été menées samedi dans le Gard et dans le département voisin de l’Hérault, selon une source proche du dossier.

Aucun antécédent judiciaire

Les éléments officiellement communiqués sur le meurtrier présumé sont pour l’instant peu nombreux : né à Lyon en 2004, Olivier A. est un homme de nationalité française, issu d’une famille bosnienne, dont une partie réside dans le Gard. Sans aucun antécédent judiciaire, il serait sans emploi.

Pour M. Grini, il est « potentiellement extrêmement dangereux » et il est « primordial » de l’interpeller avant qu’il ne fasse de nouvelles victimes. Dans « les propos décousus » que le jeune homme tient dans la vidéo qu’il a lui même filmée vendredi juste après son agression, face à sa victime agonisante, il semble, en effet, « manifester son intention de recommencer », avait précisé samedi soir le magistrat à l’AFP. Dans la même vidéo, le meurtrier était entendu se féliciter de son acte et insulter la religion de sa victime.

Si « toutes les pistes » restent encore envisagées pour les enquêteurs dans ce dossier, dont celle d’un crime « raciste et islamophobe », comme a insisté samedi le procureur d’Alès auprès de l’AFP, cette thèse a largement été adoptée par la classe politique et notamment par le premier ministre, François Bayrou, qui a dénoncé samedi sur le réseau social X « une ignominie islamophobe ».

Une minute de silence en mémoire de la victime

« L’islamophobie tue. Tous ceux qui y contribuent sont coupables », a martelé de son côté Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France insoumise, dont de nombreux membres, comme Eric Coquerel ou Rima Hassan, ont relayé l’appel à un rassemblement prévu dimanche à 18 heures place de la République à Paris contre « l’islamophobie » et en hommage à la victime. La cheffe des Ecologistes, Marine Tondelier, a également appelé à rejoindre ce rassemblement, qui sera ponctué par une minute de silence en mémoire de la victime, un jeune homme d’une vingtaine d’années. Aboubakar, installé à La Grand-Combe depuis quelques années, était venu comme chaque semaine faire le ménage dans la mosquée avant la prière du vendredi, quand il a été agressé.

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Une marche blanche en son souvenir sera organisée dimanche après-midi à partir de 14 h 30, entre la mosquée et la mairie de cette petite commune de moins de 5 000 habitants au nord d’Alès.

Le Conseil français du culte musulman (CFCM), ex-instance de représentation de l’islam en France, s’est dit « horrifié » par cet « attentat terroriste antimusulman » et appelle les musulmans de France à « l’extrême vigilance », selon un communiqué. Le CFCM, qui fustige « les conséquences dramatiques de la banalisation et de la médiatisation de la haine antimusulmane », recommande aux fidèles de ne pas rester seuls ou isolés dans les mosquées. Il appelle en outre les pouvoirs publics à « déclencher immédiatement un plan national de protection renforcée des lieux de culte musulmans ».

Le Monde avec AFP

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