Jacques de Chilly préside le centre hospitalier Saint-Joseph-Saint-Luc, à Lyon. Amélie (qui a souhaité garder l’anonymat) est travailleuse sociale dans la même ville. Tous deux font le même constat : « Depuis cet été, on voit des mamans sortir de la maternité, avec des bébés de quelques jours, sans solution d’hébergement d’urgence. » Ils disent la colère des soignants, et celle des professionnels, qui n’en peuvent plus de devoir refuser des mises à l’abri, faute de places.
Jacques de Chilly évoque une demandeuse d’asile originaire de Guinée, que ses équipes ont dû se résoudre à laisser sortir avec son nouveau-né, le 3 décembre, sept jours après son accouchement par césarienne. Elle a passé la journée à la rue avant qu’une place en hôtel social lui soit proposée dans la soirée. Victime d’une hémorragie interne quelques jours plus tard, la jeune mère a dû être hospitalisée en réanimation. « Nous devons être capables de trouver des solutions. Par humanité. Je suis conscient des contraintes budgétaires, mais une journée de réanimation coûte beaucoup plus cher qu’une nuit d’hébergement d’urgence », plaide-t-il.
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