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Des bidonvilles soufflés, au moins 39 morts, une quarantaine de disparus et 5 800 blessés… Alors que, trois semaines après la catastrophe du 14 décembre 2024 à Mayotte, encore un tiers des habitants sont sans électricité, les autorités continuent de recenser les dégâts de Chido, un cyclone tropical de catégorie 4 qui a balayé l’île de l’océan Indien avec des vents de plus de 200 km/h, précipitant jusqu’à 200 millimètres de pluie en douze heures. L’événement climatique a également mis en lumière, de façon dramatique, les difficultés sociales du département le plus pauvre de France. « Un cyclone de même intensité n’aurait probablement pas eu le même impact au Japon ou aux Etats-Unis, constate Magali Reghezza, géographe et spécialiste de l’adaptation. Les dommages sont disproportionnés à cause de la pauvreté endémique et d’inégalités multiples. Une grande partie de la population n’a pas accès à des ressources essentielles comme l’eau ou l’assainissement, à un logement décent, ce qui rend le territoire plus vulnérable aux événements extrêmes. »

Alors que le réchauffement va encore intensifier beaucoup d’« aléas » dans toutes les zones du monde, notamment les ouragans, cyclones et autres typhons, Mayotte montre à quel point la question des vulnérabilités doit être prise en compte dans les politiques d’adaptation des sociétés. Un point souligné à de multiples reprises dans le sixième rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) où l’on peut lire que « l’intégration de l’adaptation (…) dans les programmes de protection sociale améliore la résilience ». « Ce qu’on appelle catastrophe naturelle est avant tout une catastrophe sociale, estime François Gemenne, politiste et membre du GIEC. Ce que dit le GIEC, c’est qu’une société moins inégalitaire est plus résiliente. Car ce qui crée la dévastation, ce n’est pas la force du cyclone, mais d’abord l’impréparation d’un territoire, son niveau de vie, la cohésion du tissu social… »

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