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La Cour suprême des Etats-Unis, à majorité conservatrice, a provisoirement autorisé, mardi 6 mai, l’administration Trump à exclure les personnes transgenres de l’armée.

Par une majorité de six voix – celles des trois juges conservateurs contre l’avis des trois progressistes –, la Cour lève la suspension par un tribunal de première instance d’un décret du président américain jusqu’à ce qu’une cour d’appel fédérale se soit prononcée sur le fond. Elle n’a pas motivé sa décision qui signifie un succès pour le président républicain.

Deux juges fédéraux, un dans l’Etat de Washington, au nord-ouest de Etats-Unis, et une dans la capitale fédérale, avaient suspendu le décret présidentiel excluant les personnes transgenres des forces armées. Mais l’administration Trump a fait appel de ces décisions puis saisi la Cour suprême.

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La décision de la Cour suprême porte « un coup dévastateur sur les militaires transgenres qui ont prouvé leurs capacités et leur engagement envers la défense de notre pays », ont déploré, dans un communiqué, des associations qui ont contesté le décret en justice. « Les personnes transgenres remplissent les mêmes critères et incarnent les mêmes valeurs que tous ceux qui servent sous les drapeaux », ont-elles ajouté, se disant convaincues que cette exclusion était inconstitutionnelle et finirait par être annulée par la justice.

La Maison Blanche se félicite d’une « nouvelle victoire massive »

La porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, s’est félicitée, sur X, de ce qu’elle a qualifié de « nouvelle victoire massive à la Cour suprême » en vue de la restructuration de forces armées loin de « l’idéologie de genre woke ». Ce terme est utilisé de manière péjorative par les conservateurs pour désigner ce qu’ils estiment être des revendications excessives en faveur des minorités raciales ou sexuelles.

De son côté, le ministre de la défense, Pete Hegseth, a laconiquement salué cette décision sur son compte personnel X, par ce message : « Plus aucun trans au ministère de la défense. »

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« Pour nous assurer que nous disposons de la force combattante la plus létale au monde, nous allons débarrasser notre armée de l’idéologie transgenre », avait déclaré Donald Trump fin janvier, avant de signer un décret en ce sens. « Exprimer une fausse “identité de genre”, divergente du sexe d’un individu, ne peut satisfaire aux normes rigoureuses nécessaires au service militaire », peut-on notamment lire dans le décret.

Des milliers de personnes concernées

Un groupe de personnes transgenres, militaires ou souhaitant le devenir, avaient alors contesté ce décret en justice. En vertu de ce texte, le ministère de la défense a précisé, en février, son intention non seulement d’arrêter le recrutement des personnes transgenres dans les forces armées, mais aussi d’en expulser celles qui en font déjà partie, sauf dérogation spéciale.

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Sont visés les militaires qui se sont vu diagnostiquer une dysphorie de genre – l’état de souffrance vécu par les personnes dont l’identité de genre ne correspond pas au sexe qui leur a été assigné à la naissance – soit 4 240 recensés à la fin de l’année dernière, selon un responsable de la défense. Ainsi que tous ceux qui en ont souffert ou en présentent des symptômes.

Donald Trump avait déjà ciblé les personnes transgenres lors de son premier mandat (2017-2021), empêchant le recrutement dans l’armée des personnes ayant besoin d’un traitement hormonal ou ayant déjà effectué un traitement médical de changement de sexe. Son successeur démocrate, Joe Biden, était revenu sur cette décision et avait autorisé à nouveau leur enrôlement, soulignant que « tous les Américains aptes à servir dans les forces armées des Etats-Unis devraient pouvoir le faire ».

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Le Monde avec AFP

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