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Histoires Web dimanche, juin 29
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Après avoir refusé quatre demandes d’interview, He Jiankui a accepté à la cinquième, mais à la condition d’être présenté comme « pionnier de la modification génétique ». Il insiste. De fait, ce scientifique effectue depuis quelques mois un retour tapageur sur les réseaux sociaux, malgré son statut compliqué auprès des autorités chinoises comme de la communauté scientifique internationale. Il a été le premier à modifier génétiquement des embryons humains, en 2018, suscitant une controverse planétaire. Evoquer ce scandale et l’effarement d’innombrables chercheurs dénonçant ses méthodes ne dérange absolument pas M. He, qui poste souvent des photos de lui en blouse blanche dans des laboratoires, grande mèche aplatie sur la droite pour couvrir un front dégarni. « C’est une épreuve que tout pionnier doit affronter », dit He Jiankui dans un entretien téléphonique, en se comparant à des personnalités qui ont changé le cours des sciences, dont Louis Pasteur.

Cette haute idée qu’il a de son travail ressort aussi de beaucoup des messages qu’il publie sur le réseau X, où il fait un come-back fulgurant. « Le monde me doit un prix Nobel », se permet-il d’écrire le 25 mai, en accompagnement d’une photo de lui jouant au golf. D’autres tweets laissent apparaître un chercheur en roue libre et pourraient laisser croire, à tort, à un compte parodique : « L’éthique freine l’innovation scientifique et le progrès » ou « Salut les nazes. Combien d’embryons avez-vous modifiés génétiquement aujourd’hui ? » Le ton interroge sur sa compréhension du contexte politique de son pays. « Xi Jinping, rends-moi mon passeport !!! », ose-t-il exiger le 18 mai, alors qu’il voudrait partir faire ses recherches aux Etats-Unis. Les autorités l’entendent autrement.

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