« L’Etoffe des athlètes », sur TV5MondePlus : Julien Magalhães conte avec humour l’origine de sept équipements sportifs

TV5MONDEPLUS – À LA DEMANDE – MINI-SÉRIE DOCUMENTAIRE

Sept, comme les sept équipements sportifs qui ont marqué leur discipline – olympique – et dont l’impertinent Julien Magalhães, auteur et professeur d’histoire des modes et du costume, nous conte l’origine dans L’Etoffe des athlètes, sa nouvelle mini-série, en sept épisodes – de sept minutes –, sur le modèle de ses Visites guindées en 2023.

Vêtu d’un survêtement ample et bleu, le jeune homme se met en scène avec humour et dérision, pour nous expliquer, par exemple dans le premier épisode, comment les chaussures à pointes ont révolutionné la course à pied – ou pas : l’Ethiopien Abebe Bikila (1932-1973) remportera le marathon des Jeux de Rome de 1960 en courant pieds nus.

Toutes les informations et nombreuses anecdotes sont rigoureusement exactes. La mise en scène, en revanche, assume un ton parodique, y compris lors des interventions scientifiques de Florence Bally-Le Gall, enseignante-chercheuse à l’Institut de science des matériaux de Mulhouse (Haut-Rhin). Cette dernière se prête au jeu – « Oui, [l’experte] c’est moi ! » – pour répondre aux questions, saugrenues en apparence, de son interlocuteur : comment marche une jambe de guépard ? Est-ce que l’on nage plus vite nu ? Quel est le meilleur équipement pour s’écraser contre un mur de brique à 70 km/h ?

Formats courts et denses

Conçus comme des interludes qui se picorent, ces formats courts, denses et réjouissants se regardent finalement d’une traite, une historiette en appelant une autre.

Ainsi dans L’Epée d’escrime, le téléspectateur passe du français, « langue officielle et obligatoire pour l’arbitrage des compétitions internationales », aux bas-reliefs attestant de l’usage de l’arme blanche dans l’Egypte de Ramsès III. Faute de temps certainement, il n’est pas précisé, en revanche, que le dernier duel de France, le 21 avril 1967, a opposé le maire de Marseille Gaston Defferre au gaulliste René Ribière.

Changement d’époque et de look dans Le Style des skaters avec le skateboard, discipline olympique depuis les Jeux de Tokyo en 2021, non sans provoquer une scission au sein des skateurs. Les puristes de cette pratique, née dans les années 1970 dans le quartier de Dogtown à Los Angeles et synonyme de liberté, acceptent mal de devoir se conformer à des règles. Pour eux, participer aux Jeux, c’est vendre son âme.

Figures féminines

Derrière la légèreté de forme, Julien Magalhães dénonce systématiquement les violences (comme celles qui ont conduit à l’annulation du tournoi de judo 2022 des 10-12 ans), les discriminations de race, de genre, et valorise les figures féminines, telle la judokate Keiko Fukuda, dans La Ceinture de judo. Elève du maître et fondateur de cet art martial, Jigoro Kano, celle-ci va devenir l’unique femme dixième dan (ceinture noire), avant de mourir en 2013, à l’âge de 99 ans.

Plus léger, Le Cuissard cycliste fait la part belle à la peau de chamois et à Jeannie Longo. La Tenue de tennis est, elle, sous-tendue par les différentes évolutions vestimentaires féminines, des jupes plissées blanches de Suzanne Lenglen, signées Jean Patou, à la combinaison noire de Serena Williams. « Le point de règlement numéro 9 de Wimbledon stipule toujours de porter une tenue blanche, comme au XIX^e siècle. » Et cela s’explique scientifiquement.

Sourire en coin, dans Le Maillot de natation, Julien Magalhães fait mine de s’étonner, une bouée cygne rose autour de la taille : « Pourquoi cette obsession pour la superficie du maillot de bain féminin ? (…) Hier, maillots trop courts, aujourd’hui, burkinis trop longs… On n’apprend pas du passé. » Pas si léger que ça.