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Histoires Web samedi, février 22
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Il est frappant, dès que l’on débat d’immigration, de voir à quel point ceux qui contestent la légitimité du sujet essaient de nous faire accroire qu’il n’y aurait rien de nouveau sous le soleil. Il faudrait penser comme une évidence que l’Europe peut être l’arche de Noé des perdants d’une mondialisation dominée par des Etats autoritaires ou illibéraux. Qu’elle peut être le refuge de tous ceux qui veulent fuir la faillite des régimes ayant trahi les espérances portées par les révolutions décoloniales. Et que nous pourrions espérer en une société heureuse parce que créolisée, grâce conférée par toutes les diversités, qu’aucune frontière n’est légitime à arrêter.

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Mais voilà, le réel rattrape nos débats. Et pour cause. Au moment où l’Europe dominait le monde, par le fer autant que par ses innovations, où elle était le lieu d’élaboration et de diffusion de pensées nouvelles et émancipatrices, elle était aussi un lieu d’émigration. Elle a peuplé le monde. Encore en 1960, au moment des indépendances, elle demeurait deux fois plus peuplée que l’Afrique. Aujourd’hui, ce temps est passé. Sa puissance, économique comme démographique, s’est échappée au moment même où elle est confrontée à un désir d’Occident sans limite. Il en résulte qu’il n’y a jamais eu autant d’immigrés en Europe qu’aujourd’hui – de deux à six fois plus qu’en Asie, en Afrique ou en Amérique latine, en proportion de la population. C’est un fait que l’Europe est ouverte aux différences humaines, culturelles et cultuelles, alors que, dans le Sud, la tendance est à la fermeture, plus ou moins prononcée, à tous les genres de diversité.

L’Europe est accueillante, et cela se sait. Dans aucune autre zone du monde, l’hospitalité n’est si développée, même lorsque l’on a traversé les frontières de façon clandestine. En France, nous mettons à disposition de tout nouvel arrivant nombre de services publics, de l’école à la santé en passant par la sécurité, ou encore l’accès au logement social, afin de favoriser le regroupement familial. Cela sans mesurer si la personne a déjà contribué à l’effort collectif qui permet l’existence de ce bien-être. Et nous ouvrons largement notre nationalité, bien plus que d’autres pays d’Europe.

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