S’il y a bien un actionnaire dans le monde qui a bénéficié de l’effet Trump, c’est l’Etat français. Entre l’investiture du président américain, le 20 janvier, et la clôture du mercredi 5 mars, l’Agence des participations de l’Etat (APE) s’est enrichie de près de 13 milliards d’euros à travers la hausse de ses participations phares dans Safran (11,6 %) et Airbus (10,8 %), et surtout dans Thales (26,6 %), dont le cours de Bourse a flambé de 65 %. On aimerait qu’Ariane-6, dont le premier vol commercial est programmé jeudi 6 mars, décolle aussi bien.
Le renversement d’alliances engagé par Donald Trump, laissant le champ libre à la « menace russe » dénoncée par Emmanuel Macron dans son allocution, mercredi soir, entraîne une course au réarmement qui profite aux valeurs de la défense, de l’allemand Rheinmetall au japonais Mitsubishi Heavy. Comme depuis la sortie d’EDF de la Bourse en 2023, ce secteur domine le portefeuille coté de l’APE, où figurent également Orange, Renault ou Engie, l’Etat actionnaire en profite à plein.
A eux trois, les fleurons technologiques civils et militaires que sont Airbus, Thales et Safran pèsent pour environ les deux tiers de cette tirelire valorisée 59 milliards d’euros, lors du dernier pointage disponible, le 20 février. Au moment où le président de la République promet du sang et des larmes aux Français, il convient de s’interroger : faut-il piocher dans ce trésor de guerre ?
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