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Bulletin

C’est un résumé en accéléré des enjeux de santé mondiale, exactement cinq ans après le début de la pandémie de Covid-19. Le 29 novembre 2024, les autorités d’une région très isolée en République démocratique du Congo (RDC) alertent le gouvernement : une maladie inconnue serait responsable de la mort de plusieurs dizaines de personnes dans la province du Kwango, à l’ouest du pays, et le nombre de cas continue d’augmenter de jour en jour.

Alors que les autorités de santé locales et internationales, les organisations non gouvernementales et les épidémiologistes s’activent aussitôt pour répondre à l’urgence et en savoir plus sur cette mystérieuse maladie, les réseaux sociaux s’emballent. S’agirait-il de la « disease X » (« maladie X »), cette maladie inconnue, au potentiel pandémique, que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a ajoutée, en 2018, à sa liste des maladies prioritaires pour inciter ses Etats membres à se préparer à toute menace éventuelle ?

Le 27 décembre 2024, au terme d’une enquête particulièrement laborieuse, l’OMS finit par poser un premier diagnostic. La plupart des prélèvements que les épidémiologistes ont réussi à rapporter, au prix de plusieurs expéditions infructueuses, sont positifs au Plasmodium falciparum, l’un des parasites qui provoquent le paludisme chez l’être humain. Un certain nombre de ces échantillons révèlent également des cas de grippe A (H1N1) – du même type que celui qui prédomine dans l’épidémie frappant au même moment la France –, de rhumes classiques causés par des rhinovirus, mais aussi de Covid-19, toujours lui.

Lire aussi la tribune (2022) | « A l’instar du climat, il faut un “GIEC de la santé planétaire” »

L’OMS renomme ce qu’elle avait appelé la « maladie non diagnostiquée » en « infections respiratoires aiguës compliquées par le paludisme ». La nouvelle tombe pendant les fêtes de fin d’année, le monde s’en désintéresse. Quoi de plus terriblement commun qu’une flambée de paludisme en RDC ? A lui seul, le pays compte pour plus de 10 % des 600 000 morts liés à cette maladie dans le monde sur les 263 millions de cas estimés en 2023. Quand le paludisme s’abat sur une population aussi dénutrie que celle du Kwango, il peut faire des ravages. En un mois, une cinquantaine de personnes meurent des suites de ces infections diverses, en majorité des enfants de moins de 5 ans.

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