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Les tiques ne connaissent pratiquement plus de frontière. C’est ce que révèle une étude publiée lundi 18 novembre dans la revue Frontiers in Cellular and Incection Microbiology. Ces acariens, qui se nourrissent de sang, possèdent un moyen de transport de premier choix : les oiseaux migrateurs. Accrochés à leur hôte, ils voyagent sur des milliers de kilomètres, bien au-delà de leurs zones de répartition habituelles. Et avec le réchauffement climatique, ils survivent davantage à destination, tout comme les agents pathogènes qu’ils transportent.

Pour étudier ce phénomène, des chercheurs américains ont installé des pièges à oiseaux le long de la côte du golfe du Mexique. Une fois capturés, les oiseaux étaient identifiés et examinés afin de déterminer s’ils portaient des tiques. Les scientifiques ont ensuite établi une cartographie de la distribution géographique des migrateurs afin de comprendre où ils auraient pu contracter ces parasites.

« Les résultats ont montré que les tiques pouvaient être transportées sur des distances allant jusqu’à 5 000 km, explique Shahid Karim, de l’université du Mississippi Sud et auteur principal de l’étude. Cela montre que les tiques atteignent désormais des régions où elles n’auraient jamais pu s’implanter auparavant. La hausse des températures liée au changement climatique leur offre des conditions propices à leur établissement et à leur propagation. »

La borréliose de Lyme, la maladie la plus répandue

Une situation préoccupante, lorsque l’on sait que les tiques sont d’excellents vecteurs d’agents pathogènes, responsables de maladies chez les animaux et l’être humain.

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La maladie à tique la plus répandue est la borréliose de Lyme, causée par la bactérie Borrelia burgdorferi sensu lato transmise à l’homme par piqûres de tiques dures du genre Ixodes infectées. Selon l’étude, aux Etats-Unis, plus de 95 % des maladies à transmission vectorielle sont liées à ces parasites. « Non seulement ces tiques pourraient apporter de nouveaux agents pathogènes, mais si elles parviennent à s’établir aux Etats-Unis, elles pourraient devenir des vecteurs supplémentaires d’agents pathogènes déjà présents dans ce pays et le transmettre à la faune et aux êtres humains », explique Shahid Karim.

Au total, les chercheurs ont prélevé 421 tiques sur 164 oiseaux, un nombre « non négligeable » selon la chercheuse spécialiste des arthropodes à l’Institut Pasteur Sarah Bonnet : « 400, c’est suffisant pour qu’une population puisse s’installer. Une femelle tique peut pondre des milliers d’œufs en une seule fois. Donc, si toutes les conditions sont réunies, une seule tique fécondée peut permettre l’établissement d’une nouvelle espèce. »

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