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LETTRE DE GENÈVE

Le vignoble de La Côte, sur les rives vaudoises du lac Léman, produit de somptueux chasselas. Depuis quatre siècles, ce cépage blanc rayonne sur les sols de schiste et de calcaire. Ils lui confèrent un bouquet discret et une bouche plus minérale que florale, au pétillement presque imperceptible. Ces qualités ne suffisent pourtant pas à réduire l’amertume des vignerons suisses, qui croît au même rythme que baissent les ventes. La consommation de vin dans la Confédération a reculé de 8 % en 2024, et même de 16 % pour les vins helvétiques.

La Suisse n’échappe pas à la tendance globale. La consommation mondiale de vin a diminué de 3,3 % l’an passé, pour atteindre 214 millions d’hectolitres, son niveau le plus bas depuis 1961. Selon l’Office fédéral de l’agriculture à Berne, la part de marché du vin suisse a perdu près de 4 points en une seule année, passant de 38,9 % à 35,5 %. Et la tendance devrait se poursuivre : comme ailleurs en Europe, la consommation de vin s’effondre, particulièrement chez les jeunes.

Signes des temps, le Groupe Schenk, le plus grand encaveur du pays, a envoyé fin juin un courrier à ses fournisseurs vaudois et genevois, annonçant ne pas pouvoir s’engager sur la prise en charge complète de la récolte 2025 en AOC. « Nous nous réservons la possibilité d’en déclasser une partie en vin de pays et en vin de table et n’offrons aucune garantie sur sa valorisation », écrit le groupe basé à Rolle, sur la Côte vaudoise. Bien que les stocks d’invendus s’accumulent, on ne parle pas encore en Suisse d’arrachage massif de ceps, comme c’est déjà le cas, par exemple dans le Bordelais et dans le Sud-Ouest, deux régions obérées par leur surproduction.

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