La sanction tant promise est tombée, mais fait moins mal que prévue. Le parti Les Républicains (LR) a annoncé, mercredi 22 octobre, la suspension jusqu’à nouvel ordre des six ministres issus de leurs rangs qui ont choisi de participer au gouvernement Lecornu II.
Après une dizaine de jours de tergiversations, le président du parti, Bruno Retailleau, leur avait promis une sanction imminente. Un moyen pour lui, qui se retrouve affaibli au sein de son parti, d’asseoir un acte d’autorité afin de tenter de reprendre la main, trois semaines après son revirement et son départ précipité du gouvernement, qui a provoqué une nouvelle crise chez LR.
Au terme d’un bureau politique de plus de deux heures réuni au siège mercredi soir, les caciques du parti de droite ont tranché sur le sort de Rachida Dati (ministre de la culture), Annie Genevard (agriculture), Philippe Tabarot (transports), Vincent Jeanbrun (logement), Sébastien Martin (industrie) et de Nicolas Forissier (commerce extérieur).
« Se fondre dans le macronisme »
Selon le parti, près de quarante membres du bureau politique ont approuvé par un vote à main levée la suspension, proposée par le secrétaire général de LR, Othman Nasrou, proche de M. Retailleau. Six cadres présents ont voté contre, parmi lesquels le chef des députés, Laurent Wauquiez, ou encore Jean-François Copé et Xavier Bertrand.
« Demeurer au sein de ce gouvernement reviendrait à se fondre dans le macronisme, en renonçant à l’indépendance et aux convictions qui fondent notre engagement », écrit dans un communiqué le bureau politique pour justifier la sanction. Il fustige aussi « l’orientation de gauche » qu’aurait prise le gouvernement, par « l’abandon de la réforme des retraites » ou encore « la multiplication des hausses d’impôts ».
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