LA LISTE DE LA MATINALE
Que le pays soit transformé en terrain de chasse pour zombies ou en théocratie dictatoriale, qu’on en étudie les habitants avec un œil moqueur et vengeur ou qu’on fouille dans le folklore de ses Etats les plus reculés pour faire peur, les Etats-Unis et leurs maux restent un inépuisable sujet de fictions. La preuve par quatre (séries).
« The Last of Us » : l’épopée vengeresse de Bella Ramsay
La première saison de l’adaptation en série, par son créateur, du jeu vidéo The Last of Us avait surpris par sa capacité à épouser, voire à nourrir, le format sériel. En sept épisodes de toute beauté (dont un « stand-alone » magistral filmant plusieurs années de la vie d’un couple gay), Neil Druckman et Craig Mazin – scénariste entre autres de Tchernobyl – ont placé haut la barre des attentes pour cette deuxième saison. Elle ne décevra personne tant elle continue d’exceller dans sa façon d’entremêler les codes du gaming à ceux de la dramaturgie.
La saison débute alors qu’Ellie (Bella Ramsay), la jeune fille « immunisée » depuis sa naissance contre le cordyceps (le champignon mutant qui a transformé la majorité de l’humanité en monstres cannibales), et l’homme qui l’a protégée, Joel (Pedro Pascal), sont installés dans la ville autonome de Jackson, dans le Wyoming. Nous sommes en 2029 et la communauté résiste tant bien que mal aux assauts des humains infectés, qui n’ont rien perdu de leur virulence.
Lancée comme un western survivaliste, la série se mue dès le deuxième épisode en épopée vengeresse, qui voit Ellie quitter la ville, accompagnée d’un cheval et d’une coéquipière de son âge, Dina, pour aller se frotter à ce qui reste du monde. Sans particulièrement renouveler sa grammaire, la série continue de manier brillamment les changements de rythme, qui font de chaque épisode un objet unique et singulier. Cette plasticité est facilitée par l’intégration de nouveaux personnages, tous soigneusement distribués (Catherine O’Hara, en psychothérapeute alcoolique, n’est pas la moindre des trouvailles), et par un propos qui se veut plus politique que dans la saison précédente. Au. F.
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