Les séries de la semaine : « Des vivants », « Nobody Wants This », « Culte – 2Be3 » et « La famille Rose »

LA LISTE DE LA MATINALE

De la romcom américaine la plus calibrée (Nobody Wants This) à la proposition la plus loufoque (La Famille Rose), en passant par la reconstitution d’un boys band mythique (Culte – 2Be3), il y a suffisamment de joie et d’originalité dans cette sélection pour compenser la gravité de Des vivants, la série que Jean-Xavier de Lestrade a tirée de l’amitié qui lie un groupe d’anciens otages depuis qu’ils ont survécu à la prise d’otages du Bataclan.

« Des vivants » : une carte des cicatrices du 13-Novembre

Première manifestation de la déferlante commémorative qui accompagnera le dixième anniversaire des attentats du 13 novembre 2015, Des vivants court le risque d’être réduit à sa dimension mémorielle. On ne saurait pourtant imaginer œuvre plus vivante, jusque dans ses imperfections. Jean-Xavier de Lestrade et Antoine Lacomblez ont recueilli les récits de sept des otages du Bataclan, ce petit groupe que les terroristes rassemblèrent dans un couloir au-dessus de la salle de concert jusqu’à ce que la colonne de la brigade de recherche et d’intervention (BRI) les libère. Des minutes qui suivirent leur sauvetage au procès de 2021-2022, il s’agit de suivre chaque pas de sept personnes qui sont aussi des personnages puisque incarnés par des acteurs professionnels.

Délibérément, les auteurs de la série restent au plus près de ces survivants dans leur réapprentissage de la vie. Il ne s’agit pas de trouver aux attentats leur place dans l’histoire, ni d’analyser leur impact sur un pays, mais de savoir si Sébastien (Félix Moati) échappera à ses pulsions d’autodestruction, si Marie (Alix Poisson) sortira du déni… Orchestrés comme dans une série chorale, ces cheminements se confondent par moments avec les structures et les figures de la fiction épisodique, suscitant une gêne passagère. Elle se dissipe car toujours la réalisation de Jean-Xavier de Lestrade et la virtuosité humble de la distribution ramènent Des vivants sur son terrain, celui d’une douleur à jamais gravée dans la mémoire, avec laquelle il faut apprendre à vivre. T. S.

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