Les « scouts » littéraires ou les noces de l’édition et du cinéma

Lorsqu’elles se rendent à Paris, environ une semaine par mois, Valentine Spinelli et Pauline Buisson ont leurs habitudes à l’Hôtel Les Deux Gares, proche de la gare du Nord. L’établissement présente l’avantage d’être situé à quelques stations de métro du quartier des éditeurs, à Saint-Germain-des-Prés, et de celui des producteurs, dans le nord-est de la capitale. Ces considérations géographiques ne sont pas si anecdotiques pour les deux scouts (« éclaireur », en français), comme on appelle ces têtes chercheuses qui orchestrent en coulisse les noces du cinéma et de l’édition. Depuis la création de leur agence, V & P Scouting, en 2015, ces deux quadragénaires, qui vivent l’une à Marseille et l’autre à Bayonne, se sont imposées comme de précieux accélérateurs de particules au sein de ces deux univers très parisiens.

Ce sont elles, par exemple, qui viennent de pousser l’éditeur italien Neri Pozza à acheter les droits du livre de Mathilda Di Matteo La Bonne Mère (L’Iconoclaste, 2025) – la traduction est la deuxième grande activité du scout littéraire. Elles aussi qui, dix mois avant sa parution française, ont mis entre les mains de Camille Cottin le livre de Katharina Volckmer, Jewish Cock (Grasset, 2021), que l’actrice a interprété au Théâtre des Bouffes du Nord, en janvier. Elles, encore, qui viennent de convaincre Daniel Auteuil de s’offrir les droits du nouveau roman de Karine Tuil, La Guerre par d’autres moyens (Gallimard), pour le porter à l’écran comme réalisateur.

Il vous reste 76.12% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.