Il y a quelques semaines, à la réunion de préparation de rentrée au collège, le futur principal de ma fille a été clair : « Les smartphones, c’est la plaie. Je vous préviens, les résultats scolaires sont inversement proportionnels au temps passé sur les réseaux sociaux. » Ainsi avertie, je resterai inflexible face aux supplications de ma progéniture, me suis-je promis. Mais force est de constater que je tremble dans mes basques à la veille de livrer bataille.
Tous les ados de mon entourage, à force de pressions diverses, de positions victimaires et de chantage affectif, ont fini non seulement par obtenir leur engin numérique, mais aussi par s’émanciper du contrôle parental. Ils surfent allègrement sur une multitude de réseaux sociaux, au gré de ce que les algorithmes leur concoctent. Dans une tentative désespérée de me rassurer à l’avance, je me demande donc si, de cette défaite annoncée que mon cerveau de quinquagénaire considère déjà comme un naufrage, l’écologie peut tirer quelque chose.
Rendons-nous à l’évidence : les réseaux sociaux sont les médias des jeunes. D’après Médiamétrie, 85 % des 15-24 ans, soit 6,6 millions de personnes, se connectent à Internet chaque jour depuis leur téléphone. Les réseaux sociaux représentent 58 % de leur temps quotidien passé sur le Web. Un jeune sur trois y va en premier lieu pour rester en contact avec ses amis et un sur quatre est motivé par l’envie de partager ses centres d’intérêt.
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