Le ministre de l’intérieur et nouveau patron du parti Les Républicains (LR), Bruno Retailleau, a annoncé, mardi 20 mai, vouloir nommer l’ex-premier ministre Michel Barnier comme président du conseil national du parti, selon une information du Figaro dont Le Monde a eu confirmation. Cette nomination doit encore être validée par le bureau politique du parti.
En choisissant l’ex-négociateur du Brexit pour diriger ce qui s’apparente à un parlement interne de LR, Bruno Retailleau prend sa première décision marquante depuis sa victoire, dimanche, dans la course à la présidence des Républicains face à son rival, Laurent Wauquiez ; un succès qui le renforce à droite comme candidat potentiel à la présidentielle.
Avec 74,3 % contre 25,7 %, les plus de 120 000 adhérents de LR ont accordé leur confiance au Vendéen, 64 ans, qui depuis son arrivée à Beauvau, en septembre 2024, a donné une nouvelle dynamique à un parti moribond il y a un an à peine. La participation a atteint plus de 80 %.
« Premier artisan » d’une victoire de la droite en 2027
Michel Barnier, 74 ans, est une figure du parti de droite. Il a été plusieurs fois ministre sous François Mitterrand, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, avant de poursuivre sa carrière politique à Bruxelles, d’abord comme commissaire européen, puis comme négociateur en chef du Brexit, avant d’occuper Matignon pendant trois mois et demi à la fin de 2024.
Bruno Retailleau a souhaité lundi être « le premier artisan » d’une victoire de la droite à la présidentielle, sans dire explicitement s’il se lancerait lui-même dans la course et en fixant comme premier objectif les municipales de l’an prochain. « Comment imaginer que vous ne pensez pas à 2027 ? », a-t-il été interrogé sur CNews et Europe 1. Et M. Retailleau de répondre : « C’est difficile à imaginer, je vous l’avoue. »
Assurant que son parti allait se mettre au travail pour préparer un projet qui ne « sera[it] pas de l’eau tiède, pas de la rustine, mais une rupture », il a prévenu qu’il n’avait « pas fait tout ça pour ça pour (…) ensuite (…) abdique[r] et on se range sous telle ou telle couleur ».
Au cours de la campagne interne pour la présidence du parti, M. Retailleau s’est déclaré partisan d’une primaire interne pour désigner le candidat du parti à l’Elysée, limitant le vote aux adhérents. Une position que ne partage pas David Lisnard, le président de l’Association des maires de France (AMF), qui plaide pour une primaire ouverte et qui a réitéré lundi son intention d’y participer.