les records olympiques à faire tomber

Combien de records olympiques seront battus lors des Jeux olympiques (JO) de Paris ? Aux derniers JO, à Tokyo en 2021, 38 records sont tombés. D’autres ont la vie longue comme le saut en longueur de 8,90 mètres de l’Américain Bob Beamon à Mexico en 1968 – hors JO, il a tout de même été dépassé de 5 centimètres en 1991 par Mike Powell.

Réaliser un record olympique n’est pas nécessairement synonyme de record du monde. Mais il arrive qu’une performance aux JO établisse un nouveau record mondial. La Vénézuélienne Yulimar Rojas a ainsi battu le record monde, avec son triple saut à 15,74 mètres, aux Jeux de Tokyo.

Au total, 329 épreuves seront disputées cet été à Paris. Nous en avons sélectionné 90 où un record pourrait être battu, en écartant toutes les disciplines qui ne sont pas concernées, du fait de leur configuration (sports collectifs, arts martiaux, tennis, etc.) ou de leurs particularités (canoë et épreuves de tir, notamment).

A l’instar de celui de Bob Beamon, certains records tiennent depuis des décennies, non sans quelques doutes sur leur légitimité, en raison de soupçons de dopage. Tous les records d’avant la chute de l’URSS en 1991 sont détenus par les Etats-Unis ou par le bloc de l’Est (URSS, République démocratique d’Allemagne et République tchèque). Cette situation est particulièrement prononcée chez les femmes (neuf records sur les onze d’avant 1991), où le maintien de ces records indépassables est discuté. La Tchèque Jarmila Kratochvilova détient ainsi le plus vieux record du monde d’athlétisme, avec quarante et un ans d’hégémonie sur le 800 m.

Depuis 1988, l’Américaine Florence Griffith-Joyner règne à la fois sur le 200 m (21 s 34) et le 100 m (10 s 49). A titre de comparaison, le record du monde masculin du 100 m a été battu treize fois depuis cette date par les stars Carl Lewis, Asafa Powell ou encore l’indétrônable Usain Bolt.

Plusieurs facteurs expliquent la progression des records. En saut en hauteur, par exemple, l’évolution du geste a contribué à de meilleures performances, avec le passage du ciseau, au rouleau costal, puis ventral et enfin au fosbury flop – inventé par l’Américain Dick Fosbury.

Les tenues des compétiteurs peuvent également jouer. En natation, les records du monde se sont multipliés dans les années 2008-2009, en parallèle de l’apparition des combinaisons en polyuréthane, interdites l’année suivante. Les affaires de dopage ont aussi marqué la nage en grand bassin.

Autre facteur, les conditions météorologiques et géographiques du lieu ont aussi un effet sur les performances. Quand il saute 8,90 m en 1968, l’Américain Bob Beamon, au sommet de son art, a pu compter sur les conditions favorables de la ville de Mexico (2 400 mètres d’altitude).

Un vent de 2 mètres par seconde dans le dos a accompagné son élan, pris sur la toute nouvelle piste en tartan. La résistance de l’air à l’effort était également réduite du fait de la faible pression atmosphérique. Et si la quantité d’oxygène pouvait engendrer des difficultés respiratoires en endurance, elle a pu générer une meilleure oxygénation des muscles grâce à l’adaptation du corps, sur les épreuves courtes et intenses.

Dans d’autres épreuves, les records ne tiennent guère longtemps. En 100 m nage libre, cinquante-deux records du monde ont été établis depuis 1905. Celui de l’Hawaïen Duke Kahanamoku – qui a importé le surf en Amérique – a été battu en 1924 par Johnny Weissmuller, aussi connu pour son rôle de Tarzan au cinéma. Un siècle plus tard, le Chinois Pan Zhanle fait tomber la dernière marque, à quelques mois du retour des JO dans la capitale française.

En saut à la perche, le mythique record de l’Ukrainien Sergueï Bubka a tenu près de vingt ans avant d’être battu par l’athlète français Renaud Lavillenie, puis… à huit reprises par le Suédois Armand Duplantis.

En 400 m haies, Sydney McLaughlin-Levrone écrase la concurrence depuis son record du monde de 2021 qu’elle a élevé ensuite cinq fois. L’Américaine a signé le meilleur temps féminin de l’histoire (50 s 65), à moins de deux mois des JO, de retour d’une blessure au genou. Favorite pour Paris 2024, la détentrice du record et championne olympique en titre devra toutefois compter avec l’étoile montante néerlandaise, Femke Bol. Celle-ci est devenue la première Européenne à passer sous les 51 s en 400 m haies, le 14 juillet. Elle détient également le record du monde du 400 m en salle.

Du côté des Français, Léon Marchand s’est illustré sur le 400 m 4 nages, signant le meilleur temps mondial en 2023. Il a rejoint ses deux compatriotes détenteurs de records du monde : le décathlonien Kevin Mayer et la pentathlète Elodie Clouvel sur l’épreuve de natation. Le grimpeur Bassa Mawem et la championne du 400 m Marie-José Pérec détiennent les meilleurs temps olympiques.

En 2024, plusieurs sportifs ont brillé, établissant de nouvelles performances mondiales avant les olympiades en lancer de disque, en 100 m nage libre, en escalade de vitesse – le grimpeur américain Samuel Watson a battu deux fois le record du monde dans la même heure – et en pentathlon moderne chez les hommes ; en 500 m, en 10 000 m, en marathon, en saut en hauteur (avec l’Ukrainienne Yaroslava Mahuchikh, qui a dépassé le record de 1987), en 200 m nage libre, en 100 m dos, en 100 m papillon, en 400 m 4 nages, chez les femmes. Autant de records qui laissent envisager une belle série aux JO de Paris 2024.