François Bayrou a démissionné, mardi 9 septembre, en laissant en suspens tant le problème de la dette que la construction du budget 2026. Mais, au moins, le budget en cours d’exécution semble tenu et, après plusieurs années de dérapage spectaculaire, l’objectif de déficit public, fixé à 5,4 % du produit intérieur but (PIB) fin 2025, devrait cette fois-ci pouvoir être atteint. C’est ce que montrent les recettes fiscales plutôt encourageantes dévoilées le 9 septembre par le ministère de l’économie et des finances.
Au premier semestre, l’Etat a collecté 258 milliards d’euros d’impôts divers, soit, à champ constant, 3,8 % de plus que durant le même semestre de 2024. Cette hausse est exactement celle qui était prévue pour les prélèvements obligatoires sur l’ensemble de l’année dans le projet de loi de finances adopté dans la douleur à la mi-février. Elle est sensiblement plus élevée que celle de l’activité économique, puisque le PIB n’a augmenté que de 2,3 % durant cette période, souligne la direction générale des finances publiques dans sa note.
Cette nette croissance des impôts recouvrés par Bercy tient d’abord, pour 40 %, aux recettes des impôts sur la consommation d’électricité, de gaz naturel et de charbon. Avec la fin progressive du « bouclier tarifaire » mis en place pour limiter l’augmentation des tarifs de l’énergie, après notamment l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les recettes tirées des taxes sur la consommation d’électricité, de gaz et de charbon ont été multipliées par 2,5 en un an. Elles sont passées de 2,5 milliards d’euros au premier semestre 2024 à 6,2 milliards au premier semestre 2025.
Reprise du marché immobilier
Les recettes de l’impôt sur les sociétés s’inscrivent également en hausse sensible (+ 6,8 %), alors que celles des impôts sur le revenu des ménages n’ont augmenté que de 0,7 %.
Enfin, les bons chiffres fiscaux du premier semestre tiennent aussi à la croissance de 17,2 % des droits de mutation à titre onéreux (DMTO), les fameux « frais de notaire » prélevés sur les transactions immobilières, et des droits d’enregistrement. Cette évolution positive s’explique par deux facteurs, souligne Bercy. D’une part, la reprise du marché immobilier, tant en termes de volume de transactions que de prix. D’autre part, la nouvelle faculté accordée aux départements d’augmenter de 0,5 point le taux de la taxe départementale de publicité foncière ou du droit départemental d’enregistrement en 2025.
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