Un missile est tombé dimanche 4 mai dans l’enceinte de l’aéroport international de Tel-Aviv après un tir du Yémen, provoquant une brève interruption du trafic aérien et des menaces de représailles israéliennes. Le tir a été revendiqué par les rebelles houthistes du Yémen, qui ont affirmé dans un communiqué « avoir ciblé l’aéroport Ben-Gourion avec un missile balistique hypersonique qui a atteint sa cible avec succès ».
Selon un photographe de l’Agence France-Presse (AFP) sur place, un projectile est tombé dans une zone plantée d’arbres à côté d’une bretelle d’accès aux parkings du terminal 3, le plus important de l’aéroport, à moins de 1 kilomètre du tarmac. Mais, d’après des médias israéliens, la police cherche encore à déterminer si « l’impact de missile » près de l’aéroport a été causé par le missile yéménite ou par un contre-missile israélien.
Alliés du mouvement islamiste palestinien Hamas, les houthistes ont revendiqué des dizaines d’attaques aux missiles et drones contre Israël depuis le début de la guerre à Gaza. La quasi-totalité des tirs ont été interceptés.
Dimanche matin, des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d’Israël où les défenses aériennes ont tenté d’intercepter le missile tiré du Yémen selon l’armée. Une forte détonation, suivie d’une réverbération très puissante, ont été signalées vers 9 h 35 (8 h 35 à Paris) à l’intérieur du terminal 3, a constaté un journaliste de l’AFP. Le personnel de sécurité a aussitôt demandé à des centaines de passagers de se diriger vers les abris. De fortes détonations ont également été entendues à Jérusalem et dans les environs.
Les services de secours ont annoncé avoir pris en charge au moins six blessés, dans des états « léger » ou « modéré », sans plus de précision.
« Vous pouvez voir la zone juste derrière nous : un cratère s’y est formé, large de plusieurs dizaines de mètres et également profond de plusieurs dizaines de mètres », a déclaré le chef de la police de la région centre d’Israël, Yaïr Hezroni, dans une vidéo avec la tour de contrôle de l’aéroport en toile de fond.
Les autorités aéroportuaires ont annoncé dans un communiqué la reprise du trafic aérien après une brève interruption. Certains vols ont été annulés et d’autres déroutés, notamment un vol Air India en approche qui a mis le cap vers Abou Dhabi, d’après un responsable de l’aéroport.
« Celui qui nous frappe sera frappé sept fois plus fort »
Le ministre de la défense israélien, Israel Katz, a menacé de riposter à ce tir. « Celui qui nous frappe sera frappé sept fois plus fort », a-t-il dit. Israël a déjà mené plusieurs attaques contre des cibles des houthistes au Yémen.
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Les houthistes contrôlent de larges pans du Yémen, pays en guerre, dont la capitale, Sanaa, se trouve à plus de 1 800 kilomètres de la frontière sud d’Israël. Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, les houthistes ont annoncé des attaques contre Israël en solidarité avec les Palestiniens. Ils ont également pris pour cible des navires qu’ils estiment liés à Israël en mer Rouge, une zone essentielle pour le trafic maritime mondial.
Après une suspension de deux mois, les houthistes ont repris les attaques contre Israël avec la reprise de l’offensive israélienne sur la bande de Gaza le 18 mars.
Les Etats-Unis, sous la présidence de Joe Biden, avaient commencé en janvier 2024 à frapper les positions des houthistes pour les contraindre à cesser leurs tirs. La campagne s’est intensifiée après le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier. Le Pentagone a annoncé, à la fin d’avril, avoir frappé plus de 1 000 cibles au Yémen depuis le 15 mars, « tuant des combattants et des dirigeants houthistes ».