Habituée des vidéos coups de poing, souvent tournées en caméra cachée, l’association de défense des animaux L214 change de registre en publiant, mardi 10 juin, un travail de prospective proposant vingt mesures pour réduire de moitié le nombre d’animaux abattus ou pêchés en 2030, afin de descendre à 600 millions d’animaux terrestres et 3,5 milliards d’animaux aquatiques chaque année en France. Si l’association ne masque pas son souhait à terme d’une société où toute forme d’exploitation animale serait abolie, elle se veut pragmatique et propose cet objectif intermédiaire pour 2030, qu’elle décrit comme « consensuel et atteignable à moyen terme ». Un tel cap est en effet aligné avec les enjeux climatiques – tous les scénarios de neutralité carbone prévoyant une baisse du nombre d’animaux élevés –, sanitaires, les Français consommant beaucoup plus de viande que recommandé – et de protection de la biodiversité.
« Avec nos enquêtes, on est parvenus à obtenir quelques petites victoires, note Brigitte Gothière, cofondatrice et directrice de L214, comme le recul des cages dans la production d’œufs, passé à moins de 25 % aujourd’hui, ou l’interdiction partielle du broyage des poussins. Les conditions de vie de ces animaux sont un peu moins mauvaises, mais globalement, le nombre d’animaux tués continue d’augmenter en France. Avec ce rapport, on a voulu présenter un programme cohérent. »
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