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Histoires Web dimanche, septembre 8
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Une Babel olympique dans une fan-zone du canal de l’Ourcq

Au bout du canal de l’Ourcq, dans le populaire 19e arrondissement de Paris, les relégués de la Seine cherchent la chaleur des rassemblements dans une de ces fan-zones que la mairie a organisées. Sous le crachin, un petit morceau d’une Babel olympique échouée là autant par hasard que par nécessité. La famille Poff, un couple et ses deux filles, tous hockeyeurs, sont venus de Stuttgart. Ils avalent une salade sur les murs de cet amphithéâtre urbain compissés par les pigeons. « Les places étaient trop chères sur le fleuve. Neuf cents euros aujourd’hui, pour nous c’est trop », dit le père, placide.

Sous son ciré, Bailey Riddle, de Saint-Louis, dans le Missouri, débarquée avec son compagnon et le fils de celui-ci, liste les sports qu’ils vont aller voir : le tir à l’arc, le beach-volley, le tennis de table… Trois femmes aux tee-shirts jaunes « Brasil » s’amusent d’être là pour la semaine, à défendre les couleurs de leur pays. Non loin, deux Italiens paradent avec des drapeaux italiens et des chapeaux phrygiens.

Salomé Fabre, elle, est toulousaine mais parisienne d’adoption. Elle est descendue de son appartement dans le quartier parce que ce genre d’événement, « cela appelle l’effervescence ». Elle raconte comment, petite, elle pratiquait l’escrime et, dit-elle, les cérémonies d’ouverture des Jeux olympiques sont les seuls événements culturels où on ne parle que de son sport. « Mais pour moi, plus que tout, poursuit-elle, c’est l’histoire des Jeux qui m’importent. Ses valeurs. La trêve politique qui va avec. » Entre Jaurès et Stalingrad, Babel rêve de paix.

Laurent Carpentier

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