Meilleures Actions
Histoires Web mardi, avril 15
Bulletin

L’Iran, qui a tenu samedi de rares pourparlers avec les Etats-Unis, poursuivra les discussions de façon « indirecte », et celles-ci auront pour « seul » sujet le nucléaire, a averti, dimanche 13 avril, le porte-parole de la diplomatie iranienne, Esmaïl Baghaï.

Les deux pays, qui n’ont plus de relations diplomatiques depuis 1980, ont échangé samedi sous la médiation du sultanat d’Oman, pays voisin de l’Iran et médiateur historique entre la République islamique et les pays occidentaux, sur la question du nucléaire iranien.

A la demande de l’Iran, son chef de la diplomatie, Abbas Araghchi, n’a pas négocié en face-à-face avec l’émissaire américain du président Donald Trump, Steve Witkoff. Mais les deux hommes se sont brièvement parlé, selon Téhéran, après des pourparlers qualifiés de « constructifs ». Donald Trump avait appelé à des discussions directes.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Nucléaire iranien : les Européens évincés et méfiants sur les discussions qui s’engagent à Oman

« Les négociations continueront d’être indirectes [et] Oman continuera d’être le médiateur », a souligné dimanche le porte-parole de la diplomatie iranienne, Esmaïl Baghaï. Iran et Etats-Unis sont convenus de poursuivre les pourparlers samedi 19 avril. « Le seul sujet des discussions sera le nucléaire et la levée des sanctions », a ajouté le porte-parole, sans préciser où se tiendront les prochaines discussions.

En 2018, le retrait des Etats-Unis d’un accord international sur le nucléaire avec l’Iran avait en partie été motivé par l’absence de mesures contre son programme balistique, perçu comme une menace pour son allié israélien. Des analystes anticipaient que ce sujet figurerait au menu des pourparlers, ainsi que le soutien de l’Iran à « l’axe de la résistance », cette alliance informelle de groupes armés qui s’opposent à Israël, dont le Hezbollah au Liban, le Hamas à Gaza ou les rebelles houthistes au Yémen font partie.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Oman, médiateur régulier du dialogue entre l’Iran et l’Occident

« Pression maximale »

Affaibli par les revers infligés par Israël à ses alliés régionaux, l’Iran cherche à obtenir la levée des sanctions qui étranglent son économie. Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, soupçonnent depuis des décennies Téhéran de vouloir se doter de l’arme nucléaire. L’Iran rejette ces allégations et affirme que ses activités dans le nucléaire se limitent à des fins civiles.

Le président américain a adopté une politique de « pression maximale » à l’égard de l’Iran et imposé de nouvelles sanctions visant son programme nucléaire et son secteur pétrolier. Il a créé la surprise en annonçant lundi la tenue de ces discussions, après des semaines de guerre des mots entre les deux pays.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés L’Iran, affaibli sur la scène régionale, est poussé à des négociations avec les Etats-Unis

Mercredi, Donald Trump a encore accentué la pression en déclarant qu’une intervention militaire contre ce pays était « tout à fait » possible en cas d’absence d’accord. « S’il faut recourir à la force, nous recourrons à la force. Israël sera bien évidemment très impliqué, il en sera le chef de file », a averti M. Trump, allié du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, qui perçoit le programme nucléaire iranien comme une menace contre son pays.

Le Monde Mémorable

Testez votre culture générale avec la rédaction du « Monde »

Testez votre culture générale avec la rédaction du « Monde »

Découvrir

La presse iranienne a salué dimanche unanimement les pourparlers menés la veille avec les Etats-Unis. Le journal réformateur Shargh a qualifié ces discussions de « tournant décisif » dans les relations entre les deux pays, ennemis depuis la Révolution islamique de 1979 qui avait renversé la monarchie Pahlavi, soutenue par Washington. « Espoir d’un véritable dialogue » entre Téhéran et Washington, titre en une Shargh.

Le journal Kayhan, farouche adversaire de tout compromis face aux Etats-Unis, regrette pour sa part que le pays n’ait pas de « plan B », alors qu’il n’existe pas, selon lui, de « perspective claire pour un accord avec Donald Trump ». Kayhan note que la délégation américaine n’a pas demandé le « démantèlement des installations nucléaires » de l’Iran et n’a pas brandi la menace d’une « attaque militaire » en cas d’échec de la diplomatie. Javan, autre journal conservateur, salue, pour sa part, le fait que les Etats-Unis n’aient pas demandé d’« élargir les négociations aux questions non nucléaires », dont le programme balistique.

Après le retrait de Washington de l’accord de 2015 et le rétablissement de sanctions américaines à son endroit, la République islamique d’Iran a pris ses distances avec le texte. Elle a accru son niveau d’enrichissement de l’uranium jusqu’à 60 %, très au-dessus de la limite de 3,67 % imposée par l’accord, se rapprochant du seuil de 90 % nécessaire à la fabrication d’une bombe atomique. Les conflits dans la bande de Gaza et au Liban ont attisé les tensions entre l’Iran et Israël, qui ont mené des attaques militaires réciproques pour la première fois après des années de guerre par procuration.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Donald Trump impose à Benyamin Nétanyahou la reprise des discussions entre les Etats-Unis et l’Iran

Le Monde avec AFP

Share.
© 2025 Mahalsa France. Tous droits réservés.