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LETTRE DE MADRID
Dans la soirée du 31 décembre 2024, lors du programme de divertissement de la télévision publique espagnole TVE accompagnant le passage à la nouvelle année – ce moment où les Espagnols avalent douze grains de raisin au rythme des douze coups de minuit pour se garantir bonheur et prospérité –, la présentatrice Lalachus a montré à l’antenne son propre grigri : une image du Christ dont elle a remplacé le visage par celui de la vachette du jeu « Grand Prix », l’équivalent local d’« Intervilles ».
La réaction de la nébuleuse ultracatholique espagnole n’a pas tardé. La fondation Abogados cristianos (« Avocats chrétiens ») a annoncé qu’elle portait plainte pour « offense aux sentiments religieux ». L’organisation anti-avortement et hostile au mariage entre personnes du même sexe Hazte oir (« Fais-toi entendre ») lui a emboîté le pas. Le parti d’extrême droite Vox, lui, a demandé « des excuses » à la chaîne. Et le président de la Conférence épiscopale espagnole, l’archevêque Luis Argüello, s’est ému, sur X, de ces « moqueries contre la symbolique chrétienne ».
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