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Marine Le Pen a soudainement décidé de ne plus pourfendre le « système ». Cette prétendue coalition de l’ensemble du champ politique, social et économique qui se liguerait contre le Rassemblement national (RN) et ses électeurs – depuis la création du Front national en 1972 – pour l’empêcher d’accéder au pouvoir. Difficile, désormais, pour la triple candidate à la présidentielle de tancer un prétendu « système » tout en prenant part à son corollaire : les « jeux d’appareil », ces manœuvres institutionnelles qui ont longtemps laissé aux marges le parti fondé par Jean-Marie Le Pen.

Autrefois honnies, les « combines » n’ont jamais autant occupé les têtes pensantes du RN qu’à l’approche de l’élection du président de l’Assemblée nationale, jeudi 18 juillet. Le parti a son propre candidat au perchoir – Sébastien Chenu, vice-président lors de la dernière législature –, sans se faire la moindre illusion sur les chances du député du Nord d’obtenir une majorité de suffrages. Son parti prévoit déjà de le retirer de la course, peut-être même avant le deuxième tour. Le temps d’« évaluer les forces en présence » et, surtout, de déterminer quel autre candidat – et opposant – sera le plus susceptible de servir les intérêts futurs de la formation d’extrême droite.

S’ils veulent espérer le soutien des 125 membres du RN, les candidats à la tête de l’Assemblée nationale – notamment Yaël Braun-Pivet, présidente sortante (Ensemble), ou Naïma Moutchou, qui représente le groupe Horizons – doivent remplir la condition posée par le parti d’extrême droite : « Soutenir les institutions et la pluralité. » Soit l’attribution aux troupes de Marine Le Pen de quelques-uns des postes-clés du Parlement (vice-présidences, questeurs, secrétaires), qui seront répartis vendredi 19 juillet.

La crainte de se retrouver « sans rien du tout »

Reste pour le RN à savoir lequel des candidats apportera les voix nécessaires à son maintien au sein du bureau de l’Assemblée nationale, après les vice-présidences de Sébastien Chenu et d’Hélène Laporte jusqu’à la dissolution du 9 juin.

Officiellement, le mouvement de Jordan Bardella revendique quatre postes (deux vice-présidences, un des trois questeurs, un secrétaire), à la hauteur de son rôle revendiqué de « premier opposant » à Emmanuel Macron et de première force en nombre de députés. Le RN réclame aussi la présidence de la commission des finances, qui doit être attribuée samedi 20 juillet et promise à l’opposition par le règlement de l’Assemblée. En coulisses, le RN craint de se retrouver « sans rien du tout ». La faute au Nouveau Front populaire (NFP) et au groupe Ensemble pour la République (EPR), dirigé par Gabriel Attal, qui veulent écarter les lepénistes de la distribution de ces prestigieuses fonctions.

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