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Histoires Web lundi, octobre 13
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Où nous mène le toboggan vertigineux sur lequel s’est engagée la vie politique française ? Dans une glissade sans fin, le pays voit se déliter sa réputation internationale comme son influence européenne, l’économie tourne au ralenti, la confiance dans ses institutions s’évapore. L’impasse budgétaire dans laquelle la France s’est enferrée depuis des décennies a fini par se muer en impasse démocratique. Faute d’avoir su prendre à temps la mesure de la première, la seconde s’est nécrosée.

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Désormais, ces deux impasses se nourrissent mutuellement sans qu’aucune sortie de crise n’arrive à émerger, malgré la succession de quatre premiers ministres en un an. Renommé cinq jours à peine après avoir démissionné, Sébastien Lecornu a pour mission de négocier une cote mal taillée pour retrouver un minimum de stabilité. Mais l’objectif se limite juste à ralentir la glissade. La stopper est déjà hors de portée dans l’attente d’une élection présidentielle dont le calendrier occupe tous les esprits.

La séquence que nous traversons peut se résumer à un spectaculaire refus d’obstacle collectif. Au principe de réalité financière, l’exécutif et les partis, piégés par la tripartition de l’Assemblée nationale, répondent par des expédients politiciens. Il s’agit d’arracher un compromis, quitte à oublier la raison qui a conduit au blocage, c’est-à-dire notre inconséquence budgétaire.

Nouvelles dépenses

Malgré le creusement du déficit et de la dette, la seule façon de débloquer la situation politique serait ainsi de revenir notamment sur une réforme des retraites qui monopolise le débat depuis plus de six ans. Incapables de s’entendre sur des sources d’économies, les uns et les autres dissertent sur le moindre mal entre le coût de l’instabilité et celui du gel de cette réforme.

« Depuis un demi-siècle, gouverner est devenu non seulement l’art d’éviter soigneusement les problèmes pour ne pas risquer l’impopularité, mais, plus encore, celui de les aggraver dans l’espoir de se maintenir au pouvoir », résumait le 7 octobre le politologue Dominique Reynié, dans Le Figaro. Nous y sommes. Les partis politiques ont beau se faire rattraper par la réalité budgétaire, ils continuent à relativiser la contrainte de la dette sur l’air habituel de « on verra bien plus tard ».

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