Après le son du tocsin, la douce torpeur : le Parlement est en vacances, le gouvernement reprend son souffle. Ainsi va la France, ballottée entre la crise budgétaire et l’absence totale de consensus politique pour y faire face. Le premier ministre, François Bayrou, a eu beau sortir courbes et graphiques, le 15 avril, lors de sa conférence de presse, pour pointer la gravité de la situation, les partis ont fait comme si cela ne les concernait pas. Et le gouvernement a renvoyé à l’été le moment de vérité, celui au cours duquel il devra annoncer où se nichent les 40 milliards à 50 milliards d’euros d’économies qu’il espère trouver en 2026 pour freiner la dérive des comptes publics.
Dans le parcours himalayen de François Bayrou, le printemps a été identifié comme une zone de turbulences, une saison particulièrement orageuse qu’il convient de traverser sur la pointe des pieds pour ne pas attirer la foudre : trois partis, Les Ecologistes, Les Républicains (LR) et le Parti socialiste (PS), sont en effet accaparés par des rendez-vous internes qui rétrécissent un peu plus leur champ de vision, exacerbent les tensions internes et font redouter au gouvernement de prendre une balle perdue au cas où il se montrerait trop insistant.
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